Pourquoi les idées prennent-elles racine
dans notre esprit ? Pourquoi les faits – et non les idées – ne prennent –ils pas la place prééminente ?
Serait-ce que nous ne savons pas comprendre
les faits, que nous ne sommes pas capables, ou que nous avons peur d’y faire
face ? Les idées, les spéculations, les théories sont donc un moyen d’éluder
le fait… Mais vous aurez beau fuir, quoi que vous
fassiez, les faits sont têtus...
Les
idées ne sont pas la vérité : la vérité doit être vécue directement, d'instant en d'instant.
Quand on aime, y a-t-il la moindre idée ?
Et nous ne pouvons connaître la voie de l’amour que si nous connaissons la voie
de l’idée, et renonçons à l’idée – et c’est cela, agir.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et de la vie
15 février
L’observation directe
(…) Les idées ne nous font-elles pas gaspiller notre
énergie ? Les idées ne rendent–elle pas l’esprit obtus ? (…) Vous
effacez d’un seul coup le conflit des contraires si vous vivez avec le fait, et
vous libérez ainsi l’énergie de faire face au fait réel. (…) Si j’affronte le
fait (…) il n’y a pas de contradiction ; d’opposition ; mon esprit se
sent alors entièrement concerné par ce qui est, totalement
impliqué dans la compréhension de ce qui est.
16 février
L’action sans l’idée
Ce n’est que lorsque l’esprit se
libère des idées que l’expérience est réellement vécue. (…) L’état d’expérience n’existe
que lorsqu’on va au-delà de ce paquet d’idées qu’est le « moi », qui
est la faculté de penser – car alors l’esprit est complètement silencieux, et l’on
peut savoir ce qu’est la vérité.
17 février
Agir sans le processus de la pensée
(…) La pensée est toujours une réaction du conscient
ou de l’inconscient. La pensée est un processus de verbalisation, qui est le
résultat de la mémoire ; la pensée est donc le processus du temps. Donc,
quand l’action est fondée sur ce processus de pensée, elle ne peut qu’être
conditionnée, isolée. Une idée finit toujours par s’opposer à une autre, par
être dominée par une autre. (…) Nous constatons que l’idée sépare les
individus. (…) Lorsque l’action se fonde sur une croyance, une idée, ou un
idéal, cette action est inévitablement isolée, fragmentée. Est-il possible d’agir
sans qu’intervienne le processus de la pensée, celle-ci étant un processus de
temps, de calcul, d’autoprotection, de croyance, de déni, de condamnation, de
justification ?
18 février
Les idées limitent-elles l’action ?
(…) L’action dictée par une idée ne
peut jamais libérer l’homme. (…) Si l’action est façonnée par une idée, elle ne
peut jamais apporter une solution à nos misères, par ce que pour qu’elle puisse être
effective, nous devons d’abord connaître l’origine de l’idée qui l’a
déterminée.
19 février
L’idéologie fait obstacle à l’action
(…) Nous voulons la paix, mais seulement entant qu’idée,
pas entant que réalité effective. Nous ne voulons la paix que verbalement, c'est-à-dire
uniquement au niveau de la pensée, niveau que nous qualifions orgueilleusement
d’intellectuel. Mais le mot paix, ce n’est pas la paix. La paix ne pourra être
que lorsque cessera la confusion dont vous et d’autres êtes les artisans. (…) Nous nous préoccupons de réparer les séquelles des guerres, mais nous en
négligeons les causes. Cette recherche n’apportera que des réponses
conditionnées par le passé. Ce conditionnement, c’est ce que nous appelons le
savoir, l’expérience ; et les nouvelles données mouvantes sont traduites,
interprétées en fonction de ce savoir acquis. Il y a donc conflit entre ce qui
est et l’expérience passée.
20 février
L’action sans idéation
L’idée est résultat du processus de la pensée, le
processus de la pensée est un processus de la mémoire et la mémoire est
toujours conditionnée. Elle est toujours dans le passé, mais ne prend vie que
lorsqu’un défi la stimule. La mémoire n’a aucune vie en soi ; mais elle en
assume dans le présent sous le coup d’un défi. Et toute mémoire qu'elle soit en sommeil
ou active, est conditionnée. C’est donc autrement qu’il faut aborder la
question, (…) et chercher à percevoir en soi-même, intérieurement, si l’on agit sur la base d’une idée, ou s’il peut exister une
action sans idéation.
21 février
Agir sans l’idée : La voie de l’amour
(…) Le penseur est toujours conditionné et n’est jamais libre ; (…) Est-il possible d’agir sans l’idée ? Oui, et c’est la voie de l’amour. L’amour n’est pas une idée, ce n’est pas une sensation ; ce n’est pas une souvenir ; ce n’est pas un sentiment de subordination, un système d’autoprotection. Nous ne pouvons appréhender la voie de l’amour que si nous comprenons tout le processus de l’idée. Est-il donc possible d’abandonner les autres voies et d’apprendre à connaître la voie de l’amour, qui est l’unique rédemption ? (…) Nous ne pouvons connaître la voie de l’amour que si nous connaissons la voie de l’idée, et renonçons à l’idée – et c’est cela, agir.
(…) Le penseur est toujours conditionné et n’est jamais libre ; (…) Est-il possible d’agir sans l’idée ? Oui, et c’est la voie de l’amour. L’amour n’est pas une idée, ce n’est pas une sensation ; ce n’est pas une souvenir ; ce n’est pas un sentiment de subordination, un système d’autoprotection. Nous ne pouvons appréhender la voie de l’amour que si nous comprenons tout le processus de l’idée. Est-il donc possible d’abandonner les autres voies et d’apprendre à connaître la voie de l’amour, qui est l’unique rédemption ? (…) Nous ne pouvons connaître la voie de l’amour que si nous connaissons la voie de l’idée, et renonçons à l’idée – et c’est cela, agir.
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