Si vous n’aviez plus qu’une heure à vivre, que
feriez-vous ?
N’est-il pas
possible de vivre en ce monde, sans ambition, en étant simplement ce que vous êtes ?
Si vous commencez à comprendre ce que vous êtes sans essayer d’y rien changer,
alors ce que vous êtes fera l’objet d’une transformation.
L’esprit qui meurt chaque jour aux
souvenirs d’hier, à toutes les joies et toutes les peines du passé – cet esprit-là
est
frais, innocent, il n’a pas d’âge ; et sans cette innocence, que vous ayez
dix ou soixante ans, jamais vous ne trouverez Dieu. Il
faut mettre fin aux images que nous
avons élaborées – celles que nous nous sommes créées de nous-mêmes, de notre famille,
de nos relations, l’image que nous avons édifiée à travers nos plaisirs, nos liens avec la société, nos liens avec toute
chose. C’est précisément ce qui se passera à l’heure de notre mort...Après tout, c'est la peur qui est à la base de tout
cela – la peur de mourir, la peur de vivre, la peur de souffrir. Si vous ne
pouvez pas comprendre l’origine de la peur, et vous en libérer, il importe peu
que vous soyez vivant ou mort... De quoi se compose le connu ? D’idées, d’opinions
diverses, de ce sens de la continuité que l’on a par rapport au connu, et c’est
tout...Les accumulations psychologiques constituent un barrage à cette souffrance
tant qu’elles ne sont pas menacées : je suis un paquet d’accumulations et
d’expériences, qui s’opposent à tout ce qui pourrait les déranger, donc j’ai
peur, et c’est du connu que j’ai peur...L’esprit doit faire des expériences, c’est inévitable.
Il doit répondre à tout ce qui le sollicite – sinon il est déjà mort ;
mais il doit être capable de répondre sans être figé par l’expérience.
Lorsque nous parlons d’entité spirituelle, nous désignons par là ce quelque chose qui n’est évidemment pas enclos dans champ de l’esprit. Alors, le « je » est-il une entité spirituelle de ce type ? Tant que la pensée se perpétue à travers la mémoire, le désir, l’expérience, tout renouveau lui sera toujours interdit ; donc, ce qui se perpétue ne peut en aucun cas connaître l’ultime réalité.
Lorsque nous parlons d’entité spirituelle, nous désignons par là ce quelque chose qui n’est évidemment pas enclos dans champ de l’esprit. Alors, le « je » est-il une entité spirituelle de ce type ? Tant que la pensée se perpétue à travers la mémoire, le désir, l’expérience, tout renouveau lui sera toujours interdit ; donc, ce qui se perpétue ne peut en aucun cas connaître l’ultime réalité.
Vous aurez beau
passer par mille renaissances, jamais vous ne connaîtrez la réalité
authentique, car seul ce qui meurt, ce qui cesse d’exister, est capable de
renouveau.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et la vie
8 novembre
Vivre dans ce monde de manière anonyme
(…) Je crois possible de vivre en ce monde de
manière anonyme, en étant un parfait inconnu, ni célèbre, ni ambitieux, ni
cruel. On peut mener une vie très heureuse quand on n’accorde aucune importance
au moi, et cela participe aussi d’une éducation juste. Le monde entier idolâtre
le succès. (…) La glorification du succès est notre pain quotidien. L’obtention
de tout succès important se double aussi d’une grande souffrance ; mais
nous nous laissons le plus souvent happer par le désir de réussite, et le succès compte pour nous beaucoup plus que la compréhension et la
dissolution de la souffrance.
9 novembre
Plus qu’une heure à vivre
Si vous n’aviez plus qu’une heure à vivre, que feriez-vous ? Ne prendriez-vous pas les mesures nécessaires pour régler les choses extérieures, vos affaires, votre testament, et ainsi de suite ? Ne réuniriez-vous pas votre famille et vos amis pour leur demander pardon du mal que vous avez pu leur faire et leur pardonner le mal qu’ils auraient pu vous faire ? Ne mourriez-vous pas totalement aux choses de l’esprit, aux désirs et à ce monde ? Et si une telle chose est réalisable l’espace d’une heure, alors elle est également réalisable au fil des jours et des années qui restent peut-être encore… Essayez et vous trouverez.
Plus qu’une heure à vivre
Si vous n’aviez plus qu’une heure à vivre, que feriez-vous ? Ne prendriez-vous pas les mesures nécessaires pour régler les choses extérieures, vos affaires, votre testament, et ainsi de suite ? Ne réuniriez-vous pas votre famille et vos amis pour leur demander pardon du mal que vous avez pu leur faire et leur pardonner le mal qu’ils auraient pu vous faire ? Ne mourriez-vous pas totalement aux choses de l’esprit, aux désirs et à ce monde ? Et si une telle chose est réalisable l’espace d’une heure, alors elle est également réalisable au fil des jours et des années qui restent peut-être encore… Essayez et vous trouverez.
10 novembre
Mourir chaque jour
Mourir chaque jour
Qu’est-ce que l’âge ? (…) Votre corps vieillit
– votre esprit aussi lorsqu’il se laisse encombrer par toutes les expériences,
les misères et la lassitude de l’existence . L’esprit n’est capable de
découverte que lorsqu’il est jeune, frais, innocent ; mais l’innocence n’est
pas une question de l’âge. Il n’y a pas que l’enfant qui soit innocent, (…) c’est
aussi le privilège de l’esprit qui sait vivre ses expériences sans en accumuler
les sédiments. L’esprit doit faire des expériences, c’est inévitable. Il doit
répondre à tout ce qui le sollicite – (…) sinon il est déjà mort ; mais il
doit être capable de répondre sans être figé par l’expérience. Ce sont la
tradition, l’accumulation des expériences, les cendres de la mémoire, qui font
que l’esprit vieillit. Mais l’esprit qui meurt chaque jour aux souvenirs d’hier,
à toutes les joies et toutes les peines du passé – cet esprit-là est
frais, innocent, il n’a pas d’âge ; et sans cette innocence, que vous ayez
dix ou soixante ans, jamais vous ne trouverez Dieu.
11 novembre
La mort perçue en tant qu’état
Nous
avons tous peur de mourir. Pour que cesse cette peur, nous devons entrer en
contact avec la mort – il ne s’agit pas d’un contact avec l’image que notre
pensée se fait d’elle, mais d’une perception réelle de la mort en tant qu’état.
Sinon la peur n’en finira jamais, car c’est le mot mort qui suscite la
peur. Et nous ne voulons même pas en parler. (…) Pour découvrir ce qu’est la
vie de même que pour découvrir ce qu’est la mort, il faut entrer en contact
avec la mort, c'est-à-dire mettre fin chaque jour à tout ce que nous avons
connu. Il faut mettre fin aux images que
nous avons élaborées – celle que nous nous sommes créée de nous-mêmes,
de notre famille, de nos relations, l’image que nous avons édifiée à travers
nos plaisirs, nos lien avec la société,
nos lien avec toute chose. C’est précisément ce qui se passera à l’heure de
notre mort.
12 novembre
Peur de la mort ?
Pourquoi avez-vous peur
de la mort ? Est-ce parce que, peut-être, vous ne savez pas comment vivre ?
Si vous viviez pleinement, auriez-vous peur de la mort ? Si vous aimiez
les arbres, les couchers de soleil, les oiseaux, la feuille qui tombe, si vous
étiez attentif aux hommes et aux femmes qui pleurent, aux pauvres, et si
vous aviez vraiment de l’amour dans le cœur, auriez –vous peur de la mort ?
(…) La vie pour vous n’est que souffrance, alors la mort vous intéresse
beaucoup plus. Vous avez le sentiment que, peut-être, le bonheur sera présent
après la mort.
13 novembre
J’ai peur
J’ai peur
Je
vais maintenant examiner comment on peut se libérer de la peur du connu, c’est-à-dire
la peur de perdre ma famille, ma
réputation, mon caractère, mon compte en banque, mes appétits, et le reste. Vous
pouvez dire que la peur est un phénomène de conscience ; mais votre
conscience est formée par votre conditionnement, par conséquent elle aussi est
le résultat du connu. De quoi se compose le connu ? D’idées, d’opinions
diverses, de ce sens de la continuité que l’on a par rapport au connu, et c’est
tout…Il y a la peur de souffrir. La douleur physique est un réflexe nerveux ;
mais la douleur surgit lorsque je m’accroche à des choses qui me sont
agréables, car je redoute alors tout ce qui pourrait m’en priver. Les
accumulations psychologiques constituent
un barrage à cette souffrance tant qu’elles ne sont pas menacées : je suis
un paquet d’accumulations et d’expériences, qui s’opposent à tout ce qui
pourrait les déranger, donc j’ai peur, et c’est du connu que j’ai peur, de ces
accumulations physiques ou psychologiques dont je suis entouré pour empêcher l’affliction
de se produire…
14 novembre
Seul ce qui meurt peut se renouveler
Seul ce qui meurt peut se renouveler
Lorsque
nous parlons d’entité spirituelle, nous désignons par là ce quelque chose qui n’est
évidemment pas enclos dans champ de l’esprit. Alors, le « je » est-il
une entité spirituelle de ce type ? Si tel est le cas, il doit alors être
au-delà même du temps ; il ne peut donc ni se perpétuer ni renaître. (…)
Si le « je » est accessible à la pensée, c’est qu’il fait partie du
temps ; ce « je » n’est pas affranchi du temps, et n’a donc rien
de spirituel ; c’est évident. (…) Ce « je » - cette entité qui
est un processus de pensée – peut-il jamais être quelque chose de neuf ? S’il
ne peut pas, alors il faut que la pensée
s’achève. (…) Ce qui a une continuité ne peut jamais se renouveler. Tant que
la pensée se perpétue à travers la mémoire, le désir, l’expérience, tout
renouveau lui sera toujours interdit ; donc, ce qui se perpétue ne peut en
aucun cas connaître l’ultime réalité. Vous aurez beau passer par mille
renaissances, jamais vous ne connaîtrez la réalité authentique, car seul ce qui
meurt, qui cesse d’exister, est capable de renouveau.
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