Pictures courtesy of Krishnamurti Foundation Trust Ltd
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Pour être
libre, il faut faire l’examen critique de l’autorité jusque dans ses
structures, et mettre en pièces cette abomination. Pour cela, il faut de l’énergie
– une énergie non seulement tangible, physique, mais aussi psychologique. Or
cette énergie est gaspillée, détruite, lorsque nous sommes en conflit ...
C'est donc lorsque intervient la compréhension de tout ce processus du conflit intérieur, et qu'il cesse enfin, que l'énergie coule en abondance.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et de la vie
15 Janvier
Détruire c’est créer
Car en fait, détruire, c’est créer.
Il faut détruire, non les bâtiments, ni le système économique et social – comme
cela se fait quotidiennement – mais notre environnement psychologique, avec ses
défenses conscientes et inconscientes, (…). Il faut être sans défense pour
éprouver de l’affection, pour aimer. Alors on voit et on comprend ce que sont
l’ambition, l’autorité, et on commence à saisir dans quel cas et à quel niveau
l’autorité est nécessaire – celle du policier suffit, et rien de plus. Il n’y a plus alors d’autorité se fondant sur
la connaissance, le savoir, (…). Celle des gouvernements, des maîtres et des
autres…
16 janvier
La vertu est étrangère à toute autorité
L’esprit peut-il s’affranchir de
toute autorité, c’est-à-dire être libre de la peur, afin de ne plus être en
mesure de s’y soumettre ?
(…) en définitive la vertu, l’éthique
ne consistent pas dans la répétition du bien. Toute vertu cesse d’en être une
dès qu’elle devient mécanique. La vertu, de même que l’humilité, ne peut
survenir que d’instant en instant. (…) La morale sociale est au contraire parfaitement immorale, puisqu'elle admet la compétition, la voracité, la
corruption : la société encourage donc l’immoralité. La vertu transcende
la moralité. Sans vertu, il n’y a pas d’ordre ; et l’ordre n’obéit ni à
une formule ni à un modèle préétablis. (…) La vertu est une chose qui vit, qui
bouge, sans vertu il n’est pas de fondement solide pour une pensée claire et
lucide.
17
janvier
Le vieil
esprit est soumis à l’autorité
Un esprit qui a été ainsi conditionné, façonné par
une multitude de sectes, de religions, et par tant de superstitions et de
peurs, est-il capable de s’arracher à lui-même et de donner naissance à un
esprit neuf ?... Le vieil esprit, c’est essentiellement celui qui est
soumis à l’autorité. J’entends par là l’autorité sous forme de tradition, de
savoir, d’expérience ; l’autorité en tant que moyen de trouver la sécurité,
(…).
18 Janvier
Libres dès le début
(…) Nous sommes rongés par le désir d’avoir des certitudes, d’avoir raison, d’atteindre le succès, de savoir ; et cette soif de certitude, de permanence, assoit peu à peu en nous même l’autorité de notre propre expérience, (…) Rompre avec une tradition et se conformer à une autre ; abandonner un maître et en suivre un autre ; tout cela n’est que gestes superficiels.
(…) Nous sommes rongés par le désir d’avoir des certitudes, d’avoir raison, d’atteindre le succès, de savoir ; et cette soif de certitude, de permanence, assoit peu à peu en nous même l’autorité de notre propre expérience, (…) Rompre avec une tradition et se conformer à une autre ; abandonner un maître et en suivre un autre ; tout cela n’est que gestes superficiels.
(…) Nous devons mettre en jeu une perception
élargie, une lucidité pénétrante, nous devons alors être libre, pas aux
derniers instants, mais dès le début.
19 janvier
Se libérer de l’ignorance et de la souffrance
(…) Nous n’avons pas cette vigilance passive qui permet de comprendre. (…) Ce que désirent la plupart entre nous, c’est la satisfaction à différents niveaux. L’essentiel n’est pas de savoir reconnaître celui qui a atteint la libération, mais de savoir se comprendre soi-même. (…) Sans la connaissance de soi, nul ne peut être libéré ni de l’ignorance ni de la souffrance.
(…) Nous n’avons pas cette vigilance passive qui permet de comprendre. (…) Ce que désirent la plupart entre nous, c’est la satisfaction à différents niveaux. L’essentiel n’est pas de savoir reconnaître celui qui a atteint la libération, mais de savoir se comprendre soi-même. (…) Sans la connaissance de soi, nul ne peut être libéré ni de l’ignorance ni de la souffrance.
20 Janvier
Pourquoi sommes-nous soumis ?
En général, l’autorité nous satisfait parce qu’elle nous procure un sentiment de continuité, de certitude, de protection. (…)
En général, l’autorité nous satisfait parce qu’elle nous procure un sentiment de continuité, de certitude, de protection. (…)
(…) La quête de l’autorité et ses
conséquences – la désillusion – sont un processus douloureux pour la plupart
entre nous. Nous critiquons, nous
blâmons ce que nous acceptions naguère, l’autorité, le chef, le maître, mais
nous ne faisons pas l’examen critique de notre propre soif d’une autorité
susceptible de diriger notre conduite. Dès que nous comprendrons cette soif,
nous saisirons pleinement la signification du doute.
21 janvier
L’autorité corrompt le maître et le disciple
La connaissance de soi est ardue, et comme la plupart d'entre nous préférons la voie de la facilité, de l’illusion, nous créons l’autorité qui façonne notre vie et lui offre un modèle.
La connaissance de soi est ardue, et comme la plupart d'entre nous préférons la voie de la facilité, de l’illusion, nous créons l’autorité qui façonne notre vie et lui offre un modèle.
(…) Toute autorité, quelle qu’elle
soit, empêche de voir, de penser lucidement ; et comme la plupart d’entre-nous trouvons la pensée lucide douloureuse, nous nous abandons à l’autorité.
L’autorité engendre le pouvoir, et
le pouvoir devient toujours centralisé, et de ce fait totalement corrupteur : il corrompt non seulement celui qui exerce le pouvoir mais aussi celui qui s’y
soumet. (…) L’autorité du maître et du prêtre vous détourne du problème fondamental,
qui est le conflit à l’intérieur de vous-même.
22 Janvier
Puis-je me fier à ma propre expérience ?
(…) Mon expérience n’est que le résultat du conditionnement auquel j’ai été soumis, (…) Mon expérience va dépendre du milieu culturel, économique, social et religieux dans lequel j’ai vécu. (…).
(…) Mon expérience n’est que le résultat du conditionnement auquel j’ai été soumis, (…) Mon expérience va dépendre du milieu culturel, économique, social et religieux dans lequel j’ai vécu. (…).
Puis-je donc me fier à tout cela ? Y
trouver un guide, un espoir, une vision, qui me donnera foi en mon propre
jugement, qui lui-même n’est que le résultat d’une accumulation dans lequel
passé et présent se rejoignent ?
(…) Quand j’en ai fini de me poser
toutes ces questions et que je prends conscience du problème, je vois qu’il n’existe qu’un seul état dans
lequel la réalité, le neuf, puisse se faire jour – et cela suscite en moi une
révolution. Pour que cet état soit, l’esprit doit être totalement vidé de tout
passé ; il n’y a plus alors ni analyseur, ni expérience, ni jugement, ni
autorité d’aucune sorte.