La réalité ne peut pas
avoir lieu si vous êtes dans un état de devenir, de conflit ; elle ne
vient que là où se trouve un état d’être, une compréhension de ce qui est.
Vous verrez alors que la réalité n’est pas dans le lointain ; l’inconnu
n’est pas loin de nous : il est dans ce qui est.
Les systèmes d’idées et les formules sont un moyen d’éluder ce qui est. En cas de grand danger, l’action est immédiate. En pareil cas, vous n’avez aucune idée préconçue. Vous ne formulez pas d’abord une idée, pour agir ensuite en fonction de celle-ci.
La vertu n’est pas le devenir de ce qui n’est pas mais la compréhension de ce qui est, laquelle nous libère de ce qui est. Et la vertu est essentielle dans une société qui se désintègre rapidement. Le conflit est la négation de ce qui est, la fuite devant ce qui est ; il n’y a pas d’autre conflit que cela. Si je suis le mécontentement même, et que je cherche à trouver une voie, un moyen d’accès au contentement, mon esprit s’intéresse au moyen, à la mise en œuvre de ce moyen permettant d’accéder au contentement. L’objet de mes préoccupations n’est donc plus le mécontentement – cette braise, cette flamme ardente qui a pour nom mécontentement.
Si vous observez votre propre esprit, vous verrez que, lorsqu’il se trouve en face de ce qui est, il condamne, il compare avec « ce qui devrait être » ou alors il le justifie, et ainsi de suite, écartant de la sorte ce qui est et mettant hors champ cela même qui est à l’origine de ce désordre, de cette douleur et de cette angoisse. Le mécontentement n'est-il pas indispensable dans la vie, essentiel à tout questionnement, à toute investigation, à toute interrogation, à toute découverte du réel, de la vérité, de ce qui est la base de l'existence ?
Le contentement qui est le produit de l'esprit n'est qu'une échappatoire. Il est stérile. Il est mort. Mais il y a un contentement qui n'est pas de l'esprit, qui naît avec la compréhension de ce qui est, et dans lequel il est une révolution profonde, qui affecte la société et les rapports individuels.
Les systèmes d’idées et les formules sont un moyen d’éluder ce qui est. En cas de grand danger, l’action est immédiate. En pareil cas, vous n’avez aucune idée préconçue. Vous ne formulez pas d’abord une idée, pour agir ensuite en fonction de celle-ci.
La vertu n’est pas le devenir de ce qui n’est pas mais la compréhension de ce qui est, laquelle nous libère de ce qui est. Et la vertu est essentielle dans une société qui se désintègre rapidement. Le conflit est la négation de ce qui est, la fuite devant ce qui est ; il n’y a pas d’autre conflit que cela. Si je suis le mécontentement même, et que je cherche à trouver une voie, un moyen d’accès au contentement, mon esprit s’intéresse au moyen, à la mise en œuvre de ce moyen permettant d’accéder au contentement. L’objet de mes préoccupations n’est donc plus le mécontentement – cette braise, cette flamme ardente qui a pour nom mécontentement.
Si vous observez votre propre esprit, vous verrez que, lorsqu’il se trouve en face de ce qui est, il condamne, il compare avec « ce qui devrait être » ou alors il le justifie, et ainsi de suite, écartant de la sorte ce qui est et mettant hors champ cela même qui est à l’origine de ce désordre, de cette douleur et de cette angoisse. Le mécontentement n'est-il pas indispensable dans la vie, essentiel à tout questionnement, à toute investigation, à toute interrogation, à toute découverte du réel, de la vérité, de ce qui est la base de l'existence ?
Le contentement qui est le produit de l'esprit n'est qu'une échappatoire. Il est stérile. Il est mort. Mais il y a un contentement qui n'est pas de l'esprit, qui naît avec la compréhension de ce qui est, et dans lequel il est une révolution profonde, qui affecte la société et les rapports individuels.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et la vie
22 août
La réalité est dans ce qui est
(…) Si vous comprenez ce qui est le connu,
vous vivrez cet extraordinaire silence qui n’est pas dû à une imposition ou à
une persuasion, ce vide créatif, seule porte la réalité. (…) De même que la réponse
à un problème est dans le problème, la réalité est dans ce qui est. Si nous
pouvons la comprendre, nous saurons ce qu’est la vérité.
23 août
Faire face au fait
Je souffre. Psychologiquement, je suis
terriblement perturbé ; mais j’ai déjà mon idée sur ce point : ce que
je dois faire, ce qu’il ne faut pas faire, ce qui doit changer. Cette idée,
cette formule, ce concept m’empêche de regarder ce qui est comme fait. (…)
L’esprit est devenu paresseux, indolent, se fiant à une formule qui lui a donné
le moyen d’échapper à toute action dirigée vers ce qui est.
(…) Mais en définitive, la réalité, c’est
celle de ma violence, de ma colère. Qu’avons-nous à faire d’une idée ? Ce
qui compte, ce n’est pas l’idée de la colère, c’est la réalité de la colère. Il
en va de même pour la réalité de la faim. Lorsqu’on a faim, il ne s’agit pas d’une
idée. L’idée qui surgit à ce moment – là concerne ce qu’il faut manger, et
ensuite, conformément aux exigences du plaisir, on mange. La seule façon d’agir
par rapport à ce qui est, c’est de ne pas avoir la moindre idée d’avance
sur la façon dont il convient d’aborder ce à quoi on se trouve confronté – c’est-à-dire
ce qui est.
24 août
Se libérer de ce qui est
Se libérer de ce qui est
Etre vertueux, c’est comprendre ce
qui est, tandis que devenir vertueux, c’est masquer ce qui est derrière
ce que l’on voudrait être et remettre indéfiniment à plus tard la solution. Et
donc devenir vertueux signifie éviter toute action directe sur ce qui est.
25 août
L’observation de la pensée
(…) Si vous voulez comprendre un enfant,
aimez-le, ne le blâmez pas, jouez avec lui, observez ses mouvements, ses
caractéristiques personnelles, son comportement. Mais si vous ne faites que le
blâmer, le contrarier ou l’accuser, toute compréhension de l’enfant est exclue.
De même, pour comprendre ce qui est vous devez observer ce que vous
pensez, ressentez et faites d’instant en instant. C’est cela, l’actuel.
26 août
La fuite engendre le conflit
(…) Pourquoi sommes-nous habiles et
ambitieux ? L’ambition n’est-elle pas le moyen d’échapper à ce qui est ?
Cette forme d’habileté n’est-elle pas stupide, tout comme nous le sommes ?
Pourquoi avons-nous si peur de ce qui est ? A quoi bon fuir, si ce
que nous sommes – quoi que cela puisse être – demeure ? Nous pouvons
réussir à nous échapper, mais ce que nous sommes est toujours là, engendrant
toujours conflit et misère. Pourquoi avons-nous tellement peur de notre
solitude, de notre vide ? Toute activité tendant à fuir ce qui est,
ne peut que provoquer la douleur et l’antagonisme. Le conflit est la négation
de ce qui est, la fuite devant ce qui est ; il n’y a pas d’autre
conflit que cela. Notre conflit devient de plus en plus complexe et insoluble,
parce que nous ne regardons pas en face ce qui est. Il n’y a aucune complexité
dans ce qui est, mais seulement dans toutes les évasions que nous
recherchons.
27 août
Un mécontentement qui reste sans réponse
De quoi sommes-nous mécontents ? De
ce qui est, bien sûr. Ce qui est peut être l’ordre social, ou bien une
relation, ou encore ce que nous sommes essentiellement – c’est-à-dire notre
laideur, nos pensées vagabondes, nos ambitions, nos frustrations et nos innombrables
peurs : voilà ce que nous sommes. Et en nous éloignant de cela, nous
allons, croyons-nous, trouver une réponse à notre mécontentement. Nous
cherchons donc toujours un moyen, une façon de changer le ce qui est – c’est
la préoccupation majeure de notre esprit. Si je suis le mécontentement même, et
que je cherche à trouver une voie, un moyen d’accès au contentement, mon esprit
s’intéresse au moyen, à la mise en œuvre de ce moyen permettant d’accéder au
contentement. L’objet de mes préoccupations n’est donc plus le mécontentement –
cette braise, cette flamme ardente qui a pour nom mécontentement. Nous ne
cherchons pas à savoir ce qui se cache derrière lui. Nous cherchons simplement
à éviter la flamme, à nous soustraire à la brûlure de cette angoisse…
C’est une tâche extrêmement difficile,
car l’esprit, à l’examen de ce qui est, n’est jamais satisfait, jamais
content. Il veut toujours transformer ce qui est en quelque chose d’autre – c’est
cela, le processus de condamnation, de justification ou de comparaison. Si vous observez votre propre esprit, vous
verrez que, lorsqu’il se trouve en face de ce qui est, il condamne, il
compare avec « ce qui devrait être » ou alors il le justifie, et
ainsi de suite, écartant de la sorte ce qui est et mettant hors champ cela même
qui est à l’origine de ce désordre, de cette douleur et de cette angoisse.
28 août
L’effort nous distrait
de ce qui est
(…) Si
nous parvenons à saisir la signification de l’effort, alors nous pourrons le
traduire en acte dans notre vie quotidienne. L’effort n’implique-t-il pas que l’on
cherche à tout prix à changer ce qui est en ce qu’il n’est pas, ou en ce
qu’il devrait être, ou en ce qu’il devrait devenir ? Nous ne cessons de
fuir ce qui est, tout en voulant le transformer ou le modifier. Celui
qui est réellement satisfait est celui qui comprend ce qui est, qui
donne à ce qui est son juste sens. (…) Ce n’est que par la vigilance
passive que peut s’appréhender le sens de ce qui est. Ce dont je parle en ce moment, ce n’est pas
des efforts physiques (…) mais des efforts psychologiques. (…) L’effort c’est
ce qui nous distrait de ce qui est. C’est lorsqu’on admet ce qui est que
cessent les efforts. Il n’y a pas
acceptation de ce qui est s’il y a désir de le transformer ou de le
modifier. Et les efforts – qui sont signe de destruction – persisteront tant qu’existera
le désir de changer ce qui est.
29 août
Un contentement étranger à l’esprit
N'est-il pas essentiel d'être
mécontent, de ne pas étouffer le mécontentement, mais de l'encourager, de
l'explorer, de le fouiller, de sorte qu'avec la compréhension de ce qui est
vienne le contentement ? Ce contentement n'est pas le fruit d'un système de
pensée : il va de pair avec la compréhension de ce qui est. Ce
contentement n'est pas le produit de l'esprit - cet esprit qui est perturbé,
agité incomplet, quand il cherche la paix, quand il cherche à fuir ce qui
est. C'est pourquoi l'esprit, par la justification, la comparaison, le
jugement, essaie de modifier ce qui est, espérant de ce fait accéder à
un état où il ne sera plus perturbé, où il sera pacifié, où la tranquillité
régnera.
30 août
Un mécontentement vivace
Le mécontentement n'est-il pas
indispensable dans la vie, essentiel à tout questionnement, à toute
investigation, à toute interrogation, à toute découverte du réel, de la vérité,
de ce qui est la base de l'existence ? (...) Il faut entretenir la
flamme du début à la fin, afin qu'il y ait une véritable investigation, un
véritable approfondissement, un véritable questionnement quant à la nature du
mécontentement. Et parce que l'esprit tombe très facilement sous l'emprise de
toute drogue l'incitant à se satisfaire de vertus, de qualités, d'idées,
d'actions, il tombe dans la routine et s'y englue. C'est une situation qui nous
est familière, mais notre problème ce n'est pas de savoir comment apaiser le
mécontentement, c'est d'en entretenir la flamme, la vie, la vitalité.
31 août
Comprendre ce qui est
Nous sommes en conflit les uns
avec les autres, et notre univers est en voie de destruction. (...) Ce qu'il faut
pour résoudre ces problèmes, ce n'est ni un nouveau système de pensée, ni une
révolution économique : c'est en comprenant ce qui est, - le
mécontentement -, en scrutant sans cesse au plus profond de ce qui est,
que se déclenchera une révolution d'une portée beaucoup plus vaste que la
révolution des idées. Et c'est cette révolution-là qui est indispensable à
l'avènement d'une autre culture, d'une autre religion, d'une autre relation
d'homme à homme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire