La compréhension
fondamentale de soi-même n’est pas le fruit d’une accumulation de connaissances
ou d’expériences.Celles-ci s’appuient sur la mémoire, tandis que
la connaissance de soi est d’instant en instant.
Tout d’abord,
il vous faudrait comprendre le processus de votre pensée. Et c’est la seule
façon de découvrir quelque chose de neuf, ne croyez-vous pas ?
Nous pensons à tout autre chose : à ce sens de félicité créative qu’aucune somme de savoir ou de connaissances ne donnera jamais. Etre en félicité créative, dans le vrai sens de ce mot, c’est être libéré du passé, d’instant en instant ; car, c’est le passé qui constamment projette son ombre sur le présent.
Nous pensons à tout autre chose : à ce sens de félicité créative qu’aucune somme de savoir ou de connaissances ne donnera jamais. Etre en félicité créative, dans le vrai sens de ce mot, c’est être libéré du passé, d’instant en instant ; car, c’est le passé qui constamment projette son ombre sur le présent.
Le savoir est
nécessaire, la science a son utilité ; mais si le cœur et l’esprit sont
étouffés par les connaissances, et si la cause de la souffrance est oblitérée
par des explications, la vie devient vaine et n’a plus de sens…
L’intelligence est bien supérieure à l’intellect,
car elle est l’intégration de l’amour et de la raison. Mais il n’y a d’intelligence
qu’en la connaissance de soi, en la profonde compréhension du processus total
de soi-même.
La fonction de l’intellect est donc
toujours, d’explorer, d’analyser, de chercher à savoir ; mais parce que nous
avons soif de sécurité intérieure, psychologique, parce que nous sommes
effrayés, angoissés par la vie, nous en arrivons à une conclusion donnée, et
nous engageons à son service.
Nous avons d’un côté l’intellect, avec
sa capacité de raisonnement, fondée sur ses préférences et ses aversions, sur
son conditionnement, sur son expérience et son savoir, et de l’autre côté nous
avons la sensitivité, qui est corrompue par la société, par la peur. Vont-ils à
eux deux nous révéler la vérité ? Ou n’y a-t-il que la perception, et rien d’autre ?
Grâce à l’expérience,
en lisant, en écoutant, l’esprit accumule des connaissances, c’est un processus
de thésaurisation, par lequel nous ajoutons à ce qui est déjà connu, et c’est
sur la base de cet arrière-plan que nous fonctionnons.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et la vie
15 septembre
Une compréhension d’instant en instant
(…) Si nous ne faisons qu’accumuler des
données sur le moi, ces informations mêmes nous empêchent de nous comprendre
plus profondément, car cet entassement de savoir et d’expériences devient un
foyer où la pensée se concentre et a son être.
16 septembre
Comprenez le processus de votre pensée
Supposez que vous n’ayez jamais lu aucun livre de
religion ou psychologie, et que vous deviez trouver le sens, la signification
de la vie. (…) Tout d’abord, il vous faudrait comprendre votre processus de
pensée, n’est-ce pas, et ne pas vous projeter, vous et vos pensées, dans le
futur et créer un Dieu qui vous fasse plaisir : ce serait trop enfantin.
(…) Lorsque nous
disons que le savoir et les connaissances sont un obstacle, une gêne, nous ne
parlons pas des connaissances technologiques – ni de l’efficience qu’elles
confèrent. Nous pensons à tout autre chose : à ce sens de félicité
créative qu’aucune somme de savoir ou de connaissances ne donnera jamais. Etre
créatif, dans le vrai sens de ce mot, c’est être libéré du passé, d’instant
en instant ; car, c’est le passé qui constamment projette son ombre sur
le présent. Nous accrocher à des informations, aux expériences d’autrui, à ce
qu’un tel a dit – quelque grand qu’il soit – et essayer de conformer nos actes
à ces pensées, tout cela est du monde des connaissances ; car il est très facile,
au moyen de connaissances et de croyances, d’avoir des expériences ; mais
celles-ci n’étant que le produit de projections personnelles sont irréelles,
fausses.
17 septembre
Le savoir n’est pas la sagesse
Notre soif de savoir, notre désir d’acquérir sans
cesse quelque chose nous fait perdre l’amour, et ainsi s’émoussent et le sentiment
que nous avons de la beauté, et notre sensibilité à la cruauté.
(…) aucune somme d’explications ni aucune accumulation de faits ne libéreront l’homme de la souffrance. (…) L’information, la connaissance des faits, bien qu’elle augmente en permanence, est, par sa nature même, limité. La sagesse est infinie, elle inclut la connaissance et le processus de l’action ; mais nous saisissons une branche et croyons que c’est l’arbre entier. (…) Nous avons séparé l’intellect de la sensibilité, et avons développé celui-ci à son détriment. (…) L’intelligence est bien supérieure à l’intellect, car elle est l’intégration de l’amour et de la raison. Mais il n’y a d’intelligence qu’en la connaissance de soi, en la profonde compréhension du processus total de soi-même.
18 septembre
(…) aucune somme d’explications ni aucune accumulation de faits ne libéreront l’homme de la souffrance. (…) L’information, la connaissance des faits, bien qu’elle augmente en permanence, est, par sa nature même, limité. La sagesse est infinie, elle inclut la connaissance et le processus de l’action ; mais nous saisissons une branche et croyons que c’est l’arbre entier. (…) Nous avons séparé l’intellect de la sensibilité, et avons développé celui-ci à son détriment. (…) L’intelligence est bien supérieure à l’intellect, car elle est l’intégration de l’amour et de la raison. Mais il n’y a d’intelligence qu’en la connaissance de soi, en la profonde compréhension du processus total de soi-même.
18 septembre
La fonction de l’intellect
Je ne sais si vous avez déjà réfléchi à la nature de
l’intellect. L’intellect et ses activités ne posent aucun problème à un certain
niveau, n’est-ce pas ? Mais quand l’intellect porte atteinte à cette pure
sensibilité de perception, alors la médiocrité s’installe. Pour connaître la
fonction de l’intellect, et avoir conscience de cette pure perception, sans
les laisser se mêler l’une à l’autre et se détruire mutuellement, il faut avoir
une grande clarté, une grande acuité de conscience.
La fonction de l’intellect est donc toujours, n’est-ce
pas, d’explorer, d’analyser, de chercher à savoir ; mais parce que nous
avons soif de sécurité intérieure, psychologique, parce que nous sommes
effrayés, angoissés par la vie, nous en arrivons à une conclusion donnée, et
nous engageons à son service. Un engagement nous amène à un autre, et je dis
que cet esprit-là, cet intellect-là, qui s’est fait l’esclave d’une conclusion,
a cessé de penser, de s’interroger.
19 septembre
Soyez différent
(…) Tout autour de nous,
privilégie la raison. Non que je sois opposé à la raison. Au contraire, nous
devons être capables de raisonner très clairement, très finement, mais vous
constatez à bien y regarder, que l’intellect ne cesse d’analyser afin de savoir
pourquoi nous avons besoin ou non d’appartenir,
pourquoi il faut être différent, si l’on veut découvrir la réalité, et ainsi de
suite. (…) et il y a la sensitivité, la perception pure, qui est sans cesse
interrompue, dénaturée par l’intellect. Et quand l’intellect interfère avec la
perception pure, cette interférence produit un esprit médiocre
20 septembre
20 septembre
Un esprit qui apprend
Qu’entendons-nous par « apprendre » ?
(…) Si vous faites des études techniques, vous étudiez les mathématiques, et
ainsi de suite, vous accumulez des connaissances afin de les utiliser à des
fins pratiques. Vous apprenez alors par accumulation, par addition. Mais
lorsque l’esprit ne fait qu’absorber, additionner, acquérir, est-ce apprendre ?
(…) Ce processus accumulatif que nous désignions actuellement par le terme d’apprendre. Ce n’est rien d’autre que cultiver la mémoire, qui devient mécanique ; et l’esprit qui fonctionne mécaniquement comme une machine, est incapable d’apprendre.
L’esprit qui apprend ne dit jamais « je sais », parce que le savoir est toujours fragmentaire, alors qu’apprendre est toujours quelque chose d'intégral. Apprendre ne signifie pas partir d’une certaine somme de connaissances pour en ajouter de nouvelles. Cela n’est qu’un simple processus mécanique ; or, apprendre est quelque chose de tout différent. (…) J’apprends à propos de moi-même d’instant en instant, et ce moi-même est vital, essentiel ; il vit, il bouge, il n’a ni commencement ni fin. Dès que je dis : « je me connais », c’en est fini d’apprendre, tout s’achève dans le savoir accumulé. Apprendre, ce n’est jamais accumuler ; c’est un mouvement du connaître qui n’a ni commencement ni fin.
(…) Ce processus accumulatif que nous désignions actuellement par le terme d’apprendre. Ce n’est rien d’autre que cultiver la mémoire, qui devient mécanique ; et l’esprit qui fonctionne mécaniquement comme une machine, est incapable d’apprendre.
L’esprit qui apprend ne dit jamais « je sais », parce que le savoir est toujours fragmentaire, alors qu’apprendre est toujours quelque chose d'intégral. Apprendre ne signifie pas partir d’une certaine somme de connaissances pour en ajouter de nouvelles. Cela n’est qu’un simple processus mécanique ; or, apprendre est quelque chose de tout différent. (…) J’apprends à propos de moi-même d’instant en instant, et ce moi-même est vital, essentiel ; il vit, il bouge, il n’a ni commencement ni fin. Dès que je dis : « je me connais », c’en est fini d’apprendre, tout s’achève dans le savoir accumulé. Apprendre, ce n’est jamais accumuler ; c’est un mouvement du connaître qui n’a ni commencement ni fin.
21 septembre
Le savoir s’arroge l’autorité
(…) Le mouvement d’apprendre suppose
un état dans lequel l’esprit n’a aucune expérience préalable, emmagasinée sous
forme de savoir. Le savoir est une acquisition ; apprendre, au contraire,
est un mouvement constant qui n’est pas un processus d’acquisition ou d'addition :
il suppose donc un état dans lequel l’esprit n’est investi d’aucune autorité.
Le savoir s’arroge toujours l’autorité, et l’esprit qui se retranche derrière l’autorité
du savoir est absolument incapable d’apprendre. L’esprit ne peut apprendre que
lorsque le processus d’accumulation a définitivement cessé. (…) En fait, par ce
terme d’ « apprendre », nous désignons le plus souvent ce
processus même d’acquisition d’informations nouvelles, qui viennent s’ajouter au stock de
connaissances que nous possédons déjà …mais je parle ici de quelque chose de
tout à fait différent. Le terme « apprendre » ne signifie pas pour
moi que l’on ajoute à ce que l’on sait déjà. On ne peut apprendre que lorsqu’il
n’y a pas la moindre trace d’attachement au passé sous forme de savoir, c’est-à-dire
lorsqu’on ne traduit pas en termes de connu tout ce qu’on voit de neuf.
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