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Avez-vous déjà
examiné la question de la dépendance psychologique ? Si vous l’approfondissez
vraiment, vous constaterez que nous sommes presque tous terriblement seuls. Nous
avons le plus souvent un esprit tellement superficiel et vide ! Nous
ignorons le plus souvent ce que signifie l’amour. C’est cette solitude, cette
insuffisance, cette privation de vie, qui nous incite à nous attacher à quelque
chose.
La peur de l’incertitude, la peur de n’être rien, conduit à l'attachement, à la possession.
Le "moi" est la possession.
L'amour seul partage, seul il peut communier ; mais le renoncement et le sacrifice de soi sont les voies de l'isolement et de l'illusion.
La peur de l’incertitude, la peur de n’être rien, conduit à l'attachement, à la possession.
Le "moi" est la possession.
L'amour seul partage, seul il peut communier ; mais le renoncement et le sacrifice de soi sont les voies de l'isolement et de l'illusion.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et de la vie
1er mars
L’esprit libre est humble
(…)
Toute forme de résistance engendre une dépendance. Et l’esprit qui est
dépendant ne peut jamais être libre. (…) Un esprit qui est libre a en lui l’essence
de l’humilité. Cet esprit-là, qui est libre, et par conséquent plein d’humilité,
est capable d’apprendre, contrairement à l’esprit qui résiste. Apprendre est
une chose extraordinaire – apprendre, et
non accumuler des connaissances. L’accumulation du savoir est une tout autre
affaire. Ce que nous appelons le savoir est relativement facile, car c’est un
mouvement qui va du connu vers le connu. Mais apprendre est un mouvement du
connu vers l’inconnu – c’est seulement ainsi que l’on apprend, n’est-ce pas ?
2 mars
Une
dépendance jamais remise en cause
(…)
Est-il possible que l’esprit puisse
jamais se libérer de ce sentiment de dépendance ?
(…)
Jamais nous ne nous demandons pourquoi chacun d’entre nous est en quête d’une
certaine forme de dépendance. N’est-ce pas par ce qu’il y a au plus profond de
nous cette exigence réelle de sécurité, de permanence ? Plongés dans un
état de confusion, nous voulons que quelqu’un d’extérieur nous tire de cet état.
Nous cherchons donc sans cesse le moyen
de fuir ou d’éviter l’état dans lequel nous nous trouvons. (…) Mais jamais nous
ne remettons fondamentalement en question le problème de la dépendance en soi. Pourquoi sommes-nous dépendant ?
Si nous parvenons à explorer le cœur de ce problème, de manière intelligente et pleinement lucide, alors peut-être découvrirons-nous que la dépendance n’est pas du tout le vrai problème – ce n’est qu’un moyen de fuir une réalité plus profonde.
Si nous parvenons à explorer le cœur de ce problème, de manière intelligente et pleinement lucide, alors peut-être découvrirons-nous que la dépendance n’est pas du tout le vrai problème – ce n’est qu’un moyen de fuir une réalité plus profonde.
3 mars
Les causes
profondes de la dépendance
(…)
Quel est donc le problème fondamental ? Est-ce la haine et la crainte qui
hantent l’esprit à l’idée d’être seul ? Mais cet état qu’il essaye d’éviter,
l’esprit le connaît-il ? Tant que la solitude n’est pas réellement
comprise, ressentie, pénétrée, dissipée – peu importe le terme -, tant que
persiste ce sentiment de solitude, la dépendance est inévitable, et on ne peut
jamais être libre ; on ne peut jamais découvrir par soi-même ce qu’est la
vérité, ce qu’est la religion.
4 mars
Une
conscience plus profonde
La
dépendance déclenche un double mouvement de distance et d’attachement, un
conflit perpétuel et sans issue, s’il n’est pas compris. (…) Si vous devenez
intensément perceptif, et si vous attelez consciemment votre pensée à la
compréhension de la pleine signification du besoin et de la dépendance, votre
esprit conscient sera ouvert et lucide à ce sujet ; alors le subconscient
avec ses mobiles cachés, ses exigences, et ses intentions occultes, se
projettera dans le conscient. C’est alors le moment où il faut étudier et
comprendre tous les messages de votre inconscient. (…) Ainsi s’installe une
conscience permanente qui, avec patience et douceur, apportera
l’intégration ; et pour peu que votre santé et votre alimentation soient
correctes, cela vous apportera en retour la plénitude totale.
5 mars
5 mars
La relation
Quelle
que soit notre interdépendance, nous nous utilisons réciproquement en vue de
certaines fins, des certains buts. Si
elle vise une fin, la relation n’est pas. Vous pouvez m’utiliser, et je peux,
moi aussi, vous utiliser. Mais dans cette utilisation mutuelle, nous perdons contact. Une société
fondée sur l’exploitation mutuelle est le fondement de la violence. Lorsque
nous utilisons autrui, nous n’avons d’autre image en tête que le but à
atteindre. Cette finalité, ce gain, font obstacle à toute relation, à toute communion. Dans
l’utilisation de l’autre, si gratifiante et si rassurante soit-elle, il entre
toujours de la peur. Pour éviter cette
peur, il nous faut posséder. Cette
possession suscite la jalousie, la défiance, et les conflits perpétuels. Une
telle relation ne peut jamais apporter le bonheur.
(…) Comment pouvez-vous communier avec autrui
si vous vous servez de lui comme d’un meuble, à votre convenance et pour votre
confort ? Il est donc essentiel de comprendre le sens de la relation dans
la vie quotidienne.
6 mars
Le
« moi » et la possession
Nous
possédons parce que sans possession nous ne sommes rien. Les possessions sont
multiples et variées. Celui qui ne possède pas de biens matériels peut être
attaché au savoir, aux idées, un autre peut être attaché à la vertu, un autre à
l’expérience, un autre au nom et à la renommée, et ainsi de suite. Sans
possession, le « moi » n’est pas; le « moi » est la
possession, le mobilier, la vertu, le nom. (…) lorsque la possession est
insatisfaisante, ou devient douloureuse, nous y renonçons au profit d’un
attachement plus agréable.
(…)
Tant que vous ne voulez pas être rien, ce qu’en fait vous êtes, vous engendrez
immanquablement la souffrance et l’antagonisme. Accepter de n’être rien n’est
pas affaire de renonciation, d’obligation intérieure ou extérieure, mais de voir
la vérité de ce qui est. Voir la vérité de ce qui est libère de la peur
de l’insécurité, cette peur qui engendre l’attachement et conduit à l’illusion
du détachement, du renoncement. L’amour de ce qui est est le
commencement de la sagesse.
7 mars
L’exploiteur
exploité
(…)
Nous aimons généralement exploiter et être exploité, et ce système en donne les
moyens, qu’ils soient secret ou qu’ils s’étalent au grand jour. Exploiter c’est
être exploité. Le désir d’utiliser les autres pour ses propres fins psychologiques
mène à la dépendance, et lorsque vous dépendez, vous devez possédez, détenir ;
et ce que vous possédez vous possède.
Sans
une dépendance, subtile ou grossière, si vous ne possédez pas des choses, des
gens et des idées, vous êtes vide, vous êtes une chose sans importance. Vous
voulez être quelque chose, et pour échapper à cette peur de n’être rien, qui
vous ronge, vous appartenez à telle ou telle organisation, telle ou telle
idéologie, telle église ou tel temple, vous êtes donc exploité et à votre tour
vous exploitez.
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