De toute évidence, ce n'est que
dans la relation que se révèle le mécanisme de ce que je suis - ne croyez-vous
pas?
Toute relation est un miroir dans
lequel je me vois tel que je suis...Ce que je suis, je le projette.
La fonction de toute relation est de révéler l'état de notre moi
tout entier.
Lorsque je me comprends, je vous comprends, et de cette
compréhension naît l'amour.
L'amour est le facteur manquant : nos relations manquent
d'affection, de chaleur humaine; et parce cet amour, cette tendresse, cette
générosité, cette compassion sont absents de nos relations, nous fuyons dans
l'action de masse...
Nous ne voulons pas savoir ce que nous sommes réellement à un
point donné de la relation. Si notre seule préoccupation est le
perfectionnement du moi, cela exclut toute compréhension de nous-mêmes, de ce
qui est.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et de la vie
15 mars
Toute relation est un miroir
Comme nous n'aimons généralement guère ce que nous
sommes, nous commençons à réformer, dans un sens positif ou négatif, ce que nous
percevons dans le miroir de la relation. (...)
Des l'instant où il y a un schéma préétabli de ce que je devrais être, il n'y a
plus aucune compréhension de ce que je suis. Dès que j'ai une image de ce que
je veux être, ou de ce que je devrais être, ou ne pas être - une norme selon
laquelle je veux me modifier- alors, assurément, toute compréhension de ce que
je suis au moment de la relation devient impossible.
16
mars
La
fonction de la relation
Toute relation est inévitablement douloureuse, ce dont notre
existence quotidienne donne ample témoignage. Une relation où n'entre aucune
tension cesse d'en être une, elle n'est plus qu'une drogue, un soporifique qui
endort confortablement – et c’est ce qui convient le mieux à la plupart d’entre
nous. Il y a conflit entre ce désir intense de réconfort et la situation
effective, entre l'illusoire et le fait. Si vous reconnaissez l'illusion, alors
vous pouvez, en la dissipant, consacrer toute votre attention à la
compréhension de la relation. Mais si vous recherchez la sécurité dans la
relation, celle-ci devient un investissement de confort, un capital d'illusions
- alors que c'est l'absence même de sécurité de toute relation qui en fait la
grandeur.
(…) La relation est un processus de révélation et de connaissance
de soi. Ce dévoilement de soi est douloureux, il exige des ajustements
constants, une souplesse permanente de notre système intellectuel et
émotionnel. C'est une lutte difficile, avec des périodes de paix lumineuse ... Mais en général nous cherchons à éviter ou
éliminer la tension dans la relation, lui préférant la facilité et le confort
d'une dépendance béate, d'une sécurité incontestée, d'un havre sûr.
(...) Il n'existe de sécurité dans aucune relation, et la dépendance
n'entendre que la peur. Si l'on ne comprend pas ce processus de sécurité et de
peur, la relation devient une entrave, un piège, une forme d’ignorance. (...).
17 mars
Comment
peut-il y avoir amour véritable ?
L'image que vous avez d'une personne, (...) cette
image est le fruit de toutes vos relations, de toutes vos peurs, de tous vos
espoirs. (...) C'est avec cette image que vous regardez. (...) Comment deux
images, qui sont le résultat de la pensée, du plaisir, et ainsi de suite,
peuvent-elles avoir de l'affection ou de l'amour ?
18 mars
Nous
sommes ce que nous possédons
Pour comprendre la relation, il faut avoir des choses une
conscience passive, qui ne détruise pas la relation, mais qui, au contraire,
lui insuffle un surcroît de vitalité et de sens. Il y a alors dans cette
relation une possibilité d'affection réelle, une chaleur, une proximité, et il
ne s'agit pas d'un simple sentiment, ni d'une simple sensation. Et si nous
pouvons aborder ainsi toute chose, avoir avec toute chose cette même relation,
alors nos problèmes - de propriété, de possession - se résoudront aisément. Car nous sommes ce que nous possédons Il en va de même avec les idées ou les personnes : (...)
lorsqu'il y a possessivité, il n'y a pas relation. Mais, dans plupart des cas,
nous possédons parce que, sans cela, nous sommes totalement démunis. Nous
sommes une coquille vide si nous ne possédons pas, (...) être conscient de tout
le contenu de la relation, c'est cela, l'action, et à partir de cette action
une véritable relation devient possible, et il devient possible d'en découvrir
la profondeur, la signification immenses - et de savoir ce qu'est
l'amour. (…)Nous avons le cœur rempli de plans de réformes mondiales, au
lieu de nous tourner vers l'unique élément de solution - l’amour.
19 mars
Être en
relation
(...) Être, c'est être relié ... Il semble qu'en général
nous ne comprenons pas que le monde, c'est ma relation à l'autre, que l'autre
soit un ou multiple. Mon problème est celui de la relation. Ce que je suis, je
le projette - et, bien sûr, si je ne me comprends pas moi-même, tout mon cercle
relationnel n'est qu’une confusion qui va s'élargissant. (...)
Nous nous disons : " Que puis-je faire à titre personnel ? Je dois
absolument m'enrôler dans un mouvement de masse afin de faire des
réformes." Au contraire, la vraie révolution ne se fait pas par
l'intermédiaire des mouvements de masse mais grâce à une réévaluation interne
de nos relations - c'est uniquement là qu'est la vraie réforme, la révolution
radicale et permanente.
(...) Il ne fait aucun doute que nous devons
attaquer le problème au niveau le plus élémentaire, et le niveau élémentaire
c'est le "vous" et le "moi".
(…) Nous avons le cœur rempli de plans de réformes
mondiales, au lieu de nous tourner vers l'unique élément de solution -
l’amour.
20 mars
Le
problème, c'est vous et moi
(...) Le monde, la société, sont les relations que nous
établissons, ou que nous essayons d'établir entre nous. Ainsi le problème n'est
autre que vous et moi, et non le monde, car le monde est la projection de
nous-mêmes, et pour le comprendre nous devons nous comprendre.
(...) Nous sommes le monde, et nos problèmes sont les
siens.
21 mars
Vivre
seul, cela n'existe pas
Nous voulons fuir notre solitude,
et ses peurs paniques, c’est pourquoi nous dépendons des autres, nous tirons
profit de leur compagnie, et ainsi de suite. Nous sommes maître d’un jeu dont
les autres deviennent les pions, et quand le pion change de rôle et exige à son
tour, nous sommes choqués et peinés. (…) Il faut tendre toutes nos énergies non
seulement vers la compréhension des pressions et des demandes extérieures dont
nous sommes responsables, mais vers la compréhension de nous-mêmes, de notre
solitude, de nos peurs, de nos demandes et de nos fragilités.
Vivre seul, cela n’existe pas,
car vivre c’est toujours être en relation ; mais vivre sans avoir de relations
directes requiert une grande intelligence, une connaissance plus vive, plus
vaste, au service de la connaissance de soi. Un existence «
solitaire », s’il y manque cette conscience aiguë et fluide, renforce les
tendances déjà dominantes, et provoque un déséquilibre, une distorsion. C’est
maintenant qu’il faut prendre conscience du jeu et des habitudes particulières
de notre système de « pensée-perception» qui accompagnent le vieillissement,
et c’est en les comprenant que nous nous en défaisons. Seule les richesses
intérieures apportent la paix et la joie.
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