mercredi 23 mars 2016

La relation


De toute évidence, ce n'est que dans la relation que se révèle le mécanisme de ce que je suis - ne croyez-vous pas? 

Toute relation est un miroir dans lequel je me vois tel que je suis...Ce que je suis, je le projette.
La fonction de toute relation est de révéler l'état de notre moi tout entier. 
Lorsque je me comprends, je vous comprends, et de cette compréhension naît l'amour.
L'amour est le facteur manquant : nos relations manquent d'affection, de chaleur humaine; et parce cet amour, cette tendresse, cette générosité, cette compassion sont absents de nos relations, nous fuyons dans l'action de masse...
                                         
Nous ne voulons pas savoir ce que nous sommes réellement à un point donné de la relation. Si notre seule préoccupation est le perfectionnement du moi, cela exclut toute compréhension de nous-mêmes, de ce qui est.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et de la vie

15 mars
Toute relation est un miroir 
Comme nous n'aimons généralement guère ce que nous sommes, nous commençons à réformer, dans un sens positif ou négatif, ce que nous percevons dans le miroir de la relation.  (...) Des l'instant où il y a un schéma préétabli de ce que je devrais être, il n'y a plus aucune compréhension de ce que je suis. Dès que j'ai une image de ce que je veux être, ou de ce que je devrais être, ou ne pas être - une norme selon laquelle je veux me modifier- alors, assurément, toute compréhension de ce que je suis au moment de la relation devient impossible.  

16 mars 
 La fonction de la relation
Toute relation est inévitablement douloureuse, ce dont notre existence quotidienne donne ample témoignage. Une relation où n'entre aucune tension cesse d'en être une, elle n'est plus qu'une drogue, un soporifique qui endort confortablement – et c’est ce qui convient le mieux à la plupart d’entre nous. Il y a conflit entre ce désir intense de réconfort et la situation effective, entre l'illusoire et le fait. Si vous reconnaissez l'illusion, alors vous pouvez, en la dissipant, consacrer toute votre attention à la compréhension de la relation. Mais si vous recherchez la sécurité dans la relation, celle-ci devient un investissement de confort, un capital d'illusions - alors que c'est l'absence même de sécurité de toute relation qui en fait la grandeur. 
(…) La relation est un processus de révélation et de connaissance de soi. Ce dévoilement de soi est douloureux, il exige des ajustements constants, une souplesse permanente de notre système intellectuel et émotionnel. C'est une lutte difficile, avec des périodes de paix lumineuse ... Mais en général nous cherchons à éviter ou éliminer la tension dans la relation, lui préférant la facilité et le confort d'une dépendance béate, d'une sécurité incontestée, d'un havre sûr. 
(...) Il n'existe de sécurité dans aucune relation, et la dépendance n'entendre que la peur. Si l'on ne comprend pas ce processus de sécurité et de peur, la relation devient une entrave, un piège, une forme d’ignorance. (...).

17 mars
Comment peut-il y avoir amour véritable ?   
 L'image que vous avez d'une personne, (...) cette image est le fruit de toutes vos relations, de toutes vos peurs, de tous vos espoirs. (...) C'est avec cette image que vous regardez. (...) Comment deux images, qui sont le résultat de la pensée, du plaisir, et ainsi de suite, peuvent-elles avoir de l'affection ou de l'amour ?  

18 mars
Nous sommes ce que nous possédons 
Pour comprendre la relation, il faut avoir des choses une conscience passive, qui ne détruise pas la relation, mais qui, au contraire, lui insuffle un surcroît de vitalité et de sens. Il y a alors dans cette relation une possibilité d'affection réelle, une chaleur, une proximité, et il ne s'agit pas d'un simple sentiment, ni d'une simple sensation. Et si nous pouvons aborder ainsi toute chose, avoir avec toute chose cette même relation, alors nos problèmes - de propriété, de possession - se résoudront aisément. Car nous sommes ce que nous possédons Il en va de même avec les idées ou les personnes : (...) lorsqu'il y a possessivité, il n'y a pas relation. Mais, dans plupart des cas, nous possédons parce que, sans cela, nous sommes totalement démunis. Nous sommes une coquille vide si nous ne possédons pas, (...) être conscient de tout le contenu de la relation, c'est cela, l'action, et à partir de cette action une véritable relation devient possible, et il devient possible d'en découvrir la profondeur, la signification immenses - et de savoir ce qu'est l'amour. (…)Nous avons le cœur rempli de plans de réformes mondiales, au lieu de nous tourner vers l'unique élément de solution - l’amour. 

19 mars
Être en relation 
(...) Être, c'est être relié ... Il semble qu'en général nous ne comprenons pas que le monde, c'est ma relation à l'autre, que l'autre soit un ou multiple. Mon problème est celui de la relation. Ce que je suis, je le projette - et, bien sûr, si je ne me comprends pas moi-même, tout mon cercle relationnel n'est qu’une confusion qui va s'élargissant. (...) 
Nous nous disons : " Que puis-je faire à titre personnel ? Je dois absolument m'enrôler dans un mouvement de masse afin de faire des réformes." Au contraire, la vraie révolution ne se fait pas par l'intermédiaire des mouvements de masse mais grâce à une réévaluation interne de nos relations - c'est uniquement là qu'est la vraie réforme, la révolution radicale et permanente.
 (...) Il ne fait aucun doute que nous devons attaquer le problème au niveau le plus élémentaire, et le niveau élémentaire c'est le "vous" et le "moi".
(…) Nous avons le cœur rempli de plans de réformes mondiales, au lieu de nous tourner vers l'unique élément de solution - l’amour. 

20 mars 
Le problème, c'est vous et moi 
(...) Le monde, la société, sont les relations que nous établissons, ou que nous essayons d'établir entre nous. Ainsi le problème n'est autre que vous et moi, et non le monde, car le monde est la projection de nous-mêmes, et pour le comprendre nous devons nous comprendre. 
(...) Nous sommes le monde, et nos problèmes sont les siens.

21 mars
Vivre seul, cela n'existe pas
Nous voulons fuir notre solitude, et ses peurs paniques, c’est pourquoi nous dépendons des autres, nous tirons profit de leur compagnie, et ainsi de suite. Nous sommes maître d’un jeu dont les autres deviennent les pions, et quand le pion change de rôle et exige à son tour, nous sommes choqués et peinés. (…) Il faut tendre toutes nos énergies non seulement vers la compréhension des pressions et des demandes extérieures dont nous sommes responsables, mais vers la compréhension de nous-mêmes, de notre solitude, de nos peurs, de nos demandes et de nos fragilités.

Vivre seul, cela n’existe pas, car vivre c’est toujours être en relation ; mais vivre sans avoir de relations directes requiert une grande intelligence, une connaissance plus vive, plus vaste, au service de la connaissance de soi. Un existence «  solitaire », s’il y manque cette conscience aiguë et fluide, renforce les tendances déjà dominantes, et provoque un déséquilibre, une distorsion. C’est maintenant qu’il faut prendre conscience du jeu et des habitudes particulières de notre système de « pensée-perception» qui accompagnent le vieillissement, et c’est en les comprenant que nous nous en défaisons. Seule les richesses intérieures apportent la paix et la joie.   


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire