vendredi 11 mars 2016

L'attachement


Sans l'attachement, notre conditionnement existe-il?
Certainement pas. Pourquoi donc sommes-nous attachés?
Le détachement n’existe pas : seul existe l’attachement. L’esprit invente le détachement par réaction face à la douleur de l’attachement.
Seul un esprit stupide cultive le détachement. Toutes les écritures disent : « soyez détachés », mais quelle est la vérité en la matière ? 
L’attachement est l’illusion du moi, une tentative pour fuir le vide du moi.
La compréhension des voies de l’habileté, des voies de l’ego, est le commencement de l’intelligence.
Dans l'état de passion spontanée sans cause, il est une intensité libre de tout attachement.
Krishnamurti : Le livre de la méditation et de la vie



8 mars
La culture du détachement
Lorsque vous réagissez à l’attachement en devenant « détaché », c’est que vous êtes attaché à quelque chose d’autre. Tout ce processus est donc celui de l’attachement. (…) Vous voulez échapper à la douleur de l’attachement, et votre fuite consiste à trouver quelque chose à quoi vous croyez pouvoir vous attacher. Il n’y a donc rien que l’attachement.

9 mars               
L’attachement est l’illusion du moi  
Nous sommes les choses que nous possédons. (…) Il n’y a aucune noblesse dans l’attachement. L’attachement au savoir ne diffère en rien de toute forme de dépendance agréable. (…) Les choses auxquelles nous sommes attachés – bien, personnes, idées – deviennent de la plus haute importance, car, privé des multiples choses qui comblent sa vacuité, le moi n’existe pas. La peur de n’être rien incite à posséder, et la peur engendre l’illusion, l’asservissement aux  conclusions. Les conclusions, matérielles ou idéologiques, font obstacle à l’épanouissement de l’intelligence, à cette liberté sans laquelle la réalité ne peut pas se faire jour ; et sans cette liberté, l’habileté passe pour de l’intelligence. (…) C’est cette habileté, protectrice du moi, qui conduit à l’attachement ; et c’est cette même habileté qui recherche de la renonciation.   

10 mars
Affrontez le fait, pour voir…  
(…) Nous sommes, au plus profond de nous, immensément seuls et vides. Nous sommes généralement incapables de faire face à ce vide, à cette solitude, et nous les fuyons. La dépendance est l’une des choses dans lesquelles nous trouvons un refuge, bientôt indispensable, parce que nous ne supportons pas d’être seuls à nous-mêmes. Il nous faut la radio, des livres, des conversations, des bavardages incessants sur ceci et cela, sur l’art et la culture.(…) et cet énorme vide est là, au fond de nous.(…) La question n’est pas de savoir comment se délivrer de la dépendance, car, loin d’être un fait, elle n’est que la réaction à un fait… Pourquoi ne pas affronter le fait, pour voir ce qui se passe ?
(…) L’observateur dit : « Je suis vide ; cela ne me plaît pas », et il prend la fuite. L’observateur dit : Je suis distinct du vide ».Or, l’observateur est le vide, il n’est plus question d’un vide vu par un observateur. L’observateur est la chose observée. Lorsque cet événement se produit, il s’opère dans la pensée, dans la perception, une formidable révolution.   

11 mars
L’attachement est une fuite    
(…) Le conflit existe lorsqu’il n’y a pas intégration entre le défi et la réponse au défi. Ce conflit est le résultat de notre conditionnement. Le conditionnement, c’est l’attachement – (…) L’objet d’attachement me permet d’échapper à mon propre vide. L’attachement est une fuite, et c’est la fuite qui renforce le conditionnement.

12 mars
Etre seul
Etre seul – ce qui n’a rien à voir avec une philosophie de la solitude – c’est de toute évidence être dans une situation révolutionnaire, en opposition avec tout l’édifice social – (…) Cette solitude  est le source d’humilité. C’est cette solitude, et non le pouvoir, qui connaît l’amour. Et si l’on voit bien tout cela, on a alors cette qualité d’existence totale, et donc d’action totale. Tout cela advient grâce à la connaissance de soi. 

13 mars
Le désir est toujours le désir
 (…) Le détachement est identique à l’attachement, puisqu’il est source de satisfaction. Nous sommes donc en fait en quête de satisfaction. Nous brûlons d’être satisfait, par n’importe quels moyens.
Nous sommes dépendants ou attachés parce que cela nous donne un plaisir, une sécurité, un pouvoir, une sensation de bien-être, même s’ils sont mêlés de souffrance et de peur.
(…) Le désir peut-il être jamais satisfait, ou n’est-ce que un puits sans fond ? Que notre désir s’attache à des choses basses ou nobles, le désir, le brasier du désir est toujours le même, et de ce qu’il consume il ne reste bientôt plus que cendres ; mais le désir de gratification demeure, toujours aussi ardent, et continue, sans fin, de tout consumer.

14 mars
Une intensité libre de tout attachement
Dans l’état de passion spontanée, sans cause, il est une intensité libre de tout attachement ; mais dès lors que la passion a une cause, il y a attachement et l’attachement est le commencement de la souffrance
                              
                              
                     

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