La
sexualité pose problème car c’est selon toute vraisemblance dans l’acte sexuel
que le moi est le plus totalement absent.
Le
problème, assurément, ce n’est pas le sexe, mais c’est de savoir comment se
libérer du moi.
Nous vivons
dans le superficiel, et nous sommes satisfaits de vivre à ce niveau, avec tous
les problèmes que cela suppose.
Pourquoi faisons-nous un problème de tout ce que nous touchons? Pourquoi acceptons-nous de vivre avec des problèmes?
Quand l'amour est là, le problème est simple; quand l'amour est absent, le problème se complique. Seul l'amour est capable de transformer l'insanité, la confusion et le conflit.
Quand l'amour est là, le problème est simple; quand l'amour est absent, le problème se complique. Seul l'amour est capable de transformer l'insanité, la confusion et le conflit.
Comment pouvez-vous aimer en ayant dans le cœur tous ces
facteurs de confusion ?
Quand il y a de la fumée, comment peut-il y avoir de flamme
pure ?
Krishnamurti : le livre de la méditation et de la vie
8 avril
La sexualité
Dans ces moments-là, on est heureux, parce que la
conscience de soi, la conscience du « moi » cesse d’exister ; et
le désir de renouveler cette expérience de renonciation au moi qui apporte le
bonheur parfait, sans passé ni futur, l’exigence de ce bonheur complet
qu’apporte la fusion, l’intégration totale, font que naturellement l’acte
sexuel prend une importance extrême. N’est-ce pas exact ? (…) Pourquoi
est-ce que j’en redemande ? Parce que partout ailleurs je suis en conflit,
à tous les niveaux divers de l’existence, l’ego ne cesse de se renforcer. (…)
En définitive, on n’a conscience de soi-même que lorsqu’il y a conflit.
La conscience de soi est par sa nature même le corollaire du conflit.
Le problème, assurément, ce n’est pas le sexe, mais c’est
de savoir comment se libérer du moi. Vous avez goûté cette saveur d’être, cet
état dans lequel le moi, n’est plus, (…) D’où ce désir perpétuel de renouveler
sans cesse cet état où l’on est libéré du moi.
9 avril
L’ultime évasion
Qu’entendons-nous par le « problème » de la
sexualité », Le problème concerne-t-il l’acte sexuel, ou le fait d’y
penser ? Assurément, ce n’est pas l’acte qui est en cause. L’acte sexuel,
ne vous pose pas plus de problème que l’acte de manger, mais si vous pensez à
longueur de journée à la nourriture, ou à quoi que ce soit d’autre, parce que
vous n’avez rien d’autre à quoi penser, alors cela devient pour vous un
problème…(…) pourquoi au juste l’esprit pense-t-il au sexe ? (…) Parce que
c’est l’ultime voie d’évasion, n’est-ce pas ? C’est la voie de l’oubli
total de soi-même. (…) Toutes les autres
activités de votre vie ne font que renforcer le « moi ». Votre
travail, votre religion, vos dieux, vos leaders, votre action sur le plan
politique et économique, vos échappatoires, vos activités sociales, votre rejet
d’un parti et votre adhésion à un autre – tout cela donne de l’importance et de
la force au « moi »…
10 avril
Nous avons fait de la sexualité un problème
Pourquoi ne mourons-nous pas à nos
problèmes, au lieu de les porter, jour après jour, année après année ? (...) Pourquoi
faisons-nous de la vie un problème ? Le travail, le sexe, l’argent qu’il
faut gagner, la pensée, le sentiment, l’expérience, bref, tout ce qui fait la
vie – pourquoi tout est-il problème ?
La
raison essentielle n’est-elle pas que nous pensons toujours à partir d’un point
de vue particulier, un point de vue fixé ? Notre pensée part toujours de
notre centre pour aller vers la périphérie, mais pour la plupart d'entre nous,
c’est la périphérie qui constitue notre centre, donc tout ce que nous touchons
est superficiel. Or la vie n’est pas superficielle ; elle exige d’être
vécue complètement, mais parce que nous ne vivons que d’une manière
superficielle, nous ne connaissons que des réactions superficielles. (…) tant
que nous vivons dans le champ étroit de l’esprit, il ne peut y avoir que
complications et problèmes ; et c’est tout ce que nous connaissons.
11 avril
Que signifie pour vous
l’amour ?
L’amour est l'inconnaissable, il ne peut être appréhendé que
lorsque le connu est compris et transcendé. Seulement lorsque l’esprit est
libéré du connu, alors seulement sera l’amour. Nous devons donc aborder l’amour
en le définissant « en négatif », à partir de ce qu’il n’est pas, et
non le contraire.
Qu’est-ce que l’amour, pour la majorité d’entre nous ?
Lorsque nous aimons, il entre dans notre amour de la possessivité, des rapports
de domination ou soumission. Cette possessivité engendre la jalousie et les
innombrables conflits que chacun de nous connaît bien. La possessivité n’est
donc pas l’amour. L’amour n’est pas non
plus sentimental. (…) la sensibilité et les émotions ne sont que des sensations.
(…) Là où est l’amour, il n y a ni possessivité, ni jalousie, mais une
miséricorde et une compassion qui ne sont pas théoriques mais réelles. (…)
Quand vous cessez d’exister en tant que « vous » alors vient la
bénédiction de l’amour.
12 avril
Tant que nous possédons, nous n’aimons
pas
(…) Quand vous dites que vous aimez quelqu’un, cet amour
implique tout cela : la jalousie, le désir de posséder, d’avoir à soi, de
dominer, la peur de perdre l’autre, et ainsi de suite. Nous appelons cela l’amour,
alors que nous ne savons pas aimer sans peur, sans jalousie, sans possession ;
cet autre état d’amour, qui est dénué de peur, nous le réduisons à de simples
mots ; de cet amour-là, nous disons qu’il est impersonnel, pur, divin, ou
que sais-je encore : mais dans les faits, nous sommes jaloux, dominateurs,
possessifs. (…) La personne que vous dites aimer vous manque donc seulement
lorsque vous êtes perturbé, en proie à la souffrance ; mais tant que vous
possédez cette personne, vous n’avez pas besoin penser à elle, parce que dans
la possession rien ne vient vous perturber…
(…) Assurément, l’amour n’est pas une chose de l’esprit ;
et c'est parce que les choses de l’esprit envahissent depuis toujours notre cœur que
nous n’aimons pas. Les choses de l’esprit, ce sont la jalousie, l’envie, l’ambition,
le désir d’être quelqu’un, d’accéder à la réussite. (…) mais comment
pouvez-vous aimer en ayant dans le cœur tous ces facteurs de confusion ?
Quand il y a de la fumée, comment peut-il y avoir de flamme
pure ?
13 avril
L’amour n’est
pas un devoir
(…) Quand l’amour est là, le mot
devoir disparaît. Seul celui qui n’a point d’amour dans le cœur parle de droits
et de devoirs, et dans ce pays les droits et les devoirs ont remplacé l’amour.
Les règles sont devenues plus importantes que la chaleur et l’affection. (…) Je
sais que vous ne faites que rire de tout cela – l’une des astuces des gens
irresponsables est de tourner les choses en dérision pour mieux les fuir. (…)
Seule une société statique, décadente, parle de devoirs et de droits. Si vous
sondez vraiment vos cœurs et vos esprits, vous découvrirez que vous êtes dénués
d’amour.
14 avril
Une vue
de l’esprit
Ce que nous appelons notre amour
est une vue de l’esprit. (…) Or l’amour n’est pas une fusion, un ajustement
réciproque – il n’est ni personnel ni impersonnel, c’est une modalité d’être,
un état.
L’amour ne connaît ni fusion ni
diffusion, il n’est ni personnel ni impersonnel, c’est un état d’être que l’esprit
n’est pas apte à trouver ; il peut le décrire, le désigner, le nommer,
mais le mot, la description ne sont pas l’amour. Ce n’est que lorsque l’esprit
est silencieux et immobile qu’il peut connaître l’amour, et cet état de tranquillité
n’est pas une chose qui se cultive.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire