lundi 11 avril 2016

La sexualité


La sexualité pose problème car c’est selon toute vraisemblance dans l’acte sexuel que le moi est le plus totalement absent. 
Le problème, assurément, ce n’est pas le sexe, mais c’est de savoir comment se libérer du moi.
Nous vivons dans le superficiel, et nous sommes satisfaits de vivre à ce niveau, avec tous les problèmes que cela suppose.
Pourquoi faisons-nous un problème de tout ce que nous touchons? Pourquoi acceptons-nous de vivre avec des problèmes? 
Quand l'amour est là, le problème est simple; quand l'amour est absent, le problème se complique. Seul l'amour est capable de transformer l'insanité, la confusion et le conflit.
Comment pouvez-vous aimer en ayant dans le cœur tous ces facteurs de confusion ?
Quand il y a de la fumée, comment peut-il y avoir de flamme pure ?
Krishnamurti : le livre de la méditation et de la vie 
                                                                                                         
8 avril
La sexualité
 Dans ces moments-là, on est heureux, parce que la conscience de soi, la conscience du « moi » cesse d’exister ; et le désir de renouveler cette expérience de renonciation au moi qui apporte le bonheur parfait, sans passé ni futur, l’exigence de ce bonheur complet qu’apporte la fusion, l’intégration totale, font que naturellement l’acte sexuel prend une importance extrême. N’est-ce pas exact ? (…) Pourquoi est-ce que j’en redemande ? Parce que partout ailleurs je suis en conflit, à tous les niveaux divers de l’existence, l’ego ne cesse de se renforcer. (…)  En définitive, on n’a conscience de soi-même que lorsqu’il y a conflit. La conscience de soi est par sa nature même le corollaire du conflit.
 Le problème, assurément, ce n’est pas le sexe, mais c’est de savoir comment se libérer du moi. Vous avez goûté cette saveur d’être, cet état dans lequel le moi, n’est plus, (…) D’où ce désir perpétuel de renouveler sans cesse cet état où l’on est libéré du moi.

9 avril
L’ultime évasion
Qu’entendons-nous par le « problème » de la sexualité », Le problème concerne-t-il l’acte sexuel, ou le fait d’y penser ? Assurément, ce n’est pas l’acte qui est en cause. L’acte sexuel, ne vous pose pas plus de problème que l’acte de manger, mais si vous pensez à longueur de journée à la nourriture, ou à quoi que ce soit d’autre, parce que vous n’avez rien d’autre à quoi penser, alors cela devient pour vous un problème…(…) pourquoi au juste l’esprit pense-t-il au sexe ? (…) Parce que c’est l’ultime voie d’évasion, n’est-ce pas ? C’est la voie de l’oubli total de soi-même. (…) Toutes les autres  activités de votre vie ne font que renforcer le « moi ». Votre travail, votre religion, vos dieux, vos leaders, votre action sur le plan politique et économique, vos échappatoires, vos activités sociales, votre rejet d’un parti et votre adhésion à un autre – tout cela donne de l’importance et de la force au « moi »…

10 avril
Nous avons fait de la sexualité un problème
Pourquoi ne mourons-nous pas à nos problèmes, au lieu de les porter, jour après jour, année après année ? (...) Pourquoi faisons-nous de la vie un problème ? Le travail, le sexe, l’argent qu’il faut gagner, la pensée, le sentiment, l’expérience, bref, tout ce qui fait la vie – pourquoi tout est-il problème ?
La raison essentielle n’est-elle pas que nous pensons toujours à partir d’un point de vue particulier, un point de vue fixé ? Notre pensée part toujours de notre centre pour aller vers la périphérie, mais pour la plupart d'entre nous, c’est la périphérie qui constitue notre centre, donc tout ce que nous touchons est superficiel. Or la vie n’est pas superficielle ; elle exige d’être vécue complètement, mais parce que nous ne vivons que d’une manière superficielle, nous ne connaissons que des réactions superficielles. (…) tant que nous vivons dans le champ étroit de l’esprit, il ne peut y avoir que complications et problèmes ; et c’est tout ce que nous connaissons.

11 avril
Que signifie pour vous l’amour ?
L’amour est l'inconnaissable, il ne peut être appréhendé que lorsque le connu est compris et transcendé. Seulement lorsque l’esprit est libéré du connu, alors seulement sera l’amour. Nous devons donc aborder l’amour en le définissant « en négatif », à partir de ce qu’il n’est pas, et non le contraire.
Qu’est-ce que l’amour, pour la majorité d’entre nous ? Lorsque nous aimons, il entre dans notre amour de la possessivité, des rapports de domination ou soumission. Cette possessivité engendre la jalousie et les innombrables conflits que chacun de nous connaît bien. La possessivité n’est donc  pas l’amour. L’amour n’est pas non plus sentimental. (…) la sensibilité et les émotions ne sont que des sensations. (…) Là où est l’amour, il n y a ni possessivité, ni jalousie, mais une miséricorde et une compassion qui ne sont pas théoriques mais réelles. (…) Quand vous cessez d’exister en tant que « vous » alors vient la bénédiction de l’amour.

12 avril
Tant que nous possédons, nous n’aimons pas
(…) Quand vous dites que vous aimez quelqu’un, cet amour implique tout cela : la jalousie, le désir de posséder, d’avoir à soi, de dominer, la peur de perdre l’autre, et ainsi de suite. Nous appelons cela l’amour, alors que nous ne savons pas aimer sans peur, sans jalousie, sans possession ; cet autre état d’amour, qui est dénué de peur, nous le réduisons à de simples mots ; de cet amour-là, nous disons qu’il est impersonnel, pur, divin, ou que sais-je encore : mais dans les faits, nous sommes jaloux, dominateurs, possessifs. (…) La personne que vous dites aimer vous manque donc seulement lorsque vous êtes perturbé, en proie à la souffrance ; mais tant que vous possédez cette personne, vous n’avez pas besoin penser à elle, parce que dans la possession rien ne vient vous perturber…
(…) Assurément, l’amour n’est pas une chose de l’esprit ; et c'est parce que les choses de l’esprit envahissent depuis toujours notre cœur que nous n’aimons pas. Les choses de l’esprit, ce sont la jalousie, l’envie, l’ambition, le désir d’être quelqu’un, d’accéder à la réussite. (…) mais comment pouvez-vous aimer en ayant dans le cœur tous ces facteurs de confusion ?
Quand il y a de la fumée, comment peut-il y avoir de flamme pure ?

13 avril
L’amour n’est pas un devoir
(…) Quand l’amour est là, le mot devoir disparaît. Seul celui qui n’a point d’amour dans le cœur parle de droits et de devoirs, et dans ce pays les droits et les devoirs ont remplacé l’amour. Les règles sont devenues plus importantes que la chaleur et l’affection. (…) Je sais que vous ne faites que rire de tout cela – l’une des astuces des gens irresponsables est de tourner les choses en dérision pour mieux les fuir. (…) Seule une société statique, décadente, parle de devoirs et de droits. Si vous sondez vraiment vos cœurs et vos esprits, vous découvrirez que vous êtes dénués d’amour.

14 avril
Une vue de l’esprit
Ce que nous appelons notre amour est une vue de l’esprit. (…) Or l’amour n’est pas une fusion, un ajustement réciproque – il n’est ni personnel ni impersonnel, c’est une modalité d’être, un état.
L’amour ne connaît ni fusion ni diffusion, il n’est ni personnel ni impersonnel, c’est un état d’être que l’esprit n’est pas apte à trouver ; il peut le décrire, le désigner, le nommer, mais le mot, la description ne sont pas l’amour. Ce n’est que lorsque l’esprit est silencieux et immobile qu’il peut connaître l’amour, et cet état de tranquillité n’est pas une chose qui se cultive.









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