samedi 6 février 2016

Le devenir

 Pictures courtesy of Krishnamurti Foundation Trust Ltd

La vie telle que nous la connaissons, est un processus de devenir : je suis pauvre, et mon but est de devenir riche ; je suis laid, et je veux être beau. Ainsi ma vie est un processus de devenir…

ce devenir est douleur, c'est une lutte constante

L’idéal est une projection du moi : Le contraire est une extension de « ce qui est »

Le moi, divise, il enferme ; ses activités, si nobles soient-elles, restent séparées, isolées. Nous savons tout cela. Nous savons aussi combien sont extraordinaires ces moments où le moi est absent, où il n’y a nulle impression de contrainte, d’effort, ce qui est le cas lorsqu’il y a l’amour.
Krishnamurti "Le livre de la méditation et de la vie"

                                                                        

1er  Février
Le devenir, c'est le conflit
La volonté d’être est la volonté de devenir, à des niveaux différents de la conscience, en des états différents où se retrouvent le défi, la réaction, l’acte de nommer et d’enregistrer. Et ce devenir est un effort, ce devenir est douleur, c’est un lutte constante : je suis ceci et veux devenir cela.

2 février  
Tout devenir est désintégration
(…) La projection est voulue par le moi, et le conflit est l’effort pour atteindre cette projection…L’idéal est votre propre projection. Voyez à quel point l’esprit se joue des tours. Vous courez après des mots, après vos propres projections, après votre ombre. (…) .
L’effort pour atteindre une illusion est désintégrateur. (…) Lorsque l’esprit est dépouillé de tout devenir, de tout idéal, de toute comparaison, de toute condamnation, lorsque s’effondre tout l’édifice de l’esprit, ce qui est a été l’objet d’une transformation totale. Tant que l’on donne des noms à ce qui est, il y a relation entre l’esprit et ce qui est ; mais lorsque ce processus de dénomination –  
qui est la mémoire, la structure même de l’esprit - n’est pas, alors ce qui est n’est pas. Ce n’est que dans cette transformation qu’il y a intégration.

3 février  
Un esprit fruste peut-il devenir sensible ?
(…) Si je dis que mon esprit est sensible, l’effort même de devenir sensible est de la  grossièreté. (…) Si je commence à comprendre ce qui est la grossièreté, à en observer les manifestations dans ma vie quotidienne – ma gloutonnerie à table, ma rudesse envers les autres, mon orgueil, mon arrogance, la brutalité de mes habitudes et de mes pensées – alors cette observation même transforme ce qui est.
De même, si je suis stupide et que je décrète que je dois devenir intelligent, mes efforts en se sens ne sont qu’un degré de plus dans la stupidité. J’aurai beau m’évertuer à l’intelligence, ma stupidité demeurera. Je peux éventuellement acquérir un vernis superficiel de connaissance, faire de citations, réciter des textes de grands écrivains, mais fondamentalement je serai toujours aussi stupide. Alors que si je constate et si je comprends la stupidité telle qu’elle s’exprime dans ma vie quotidienne – mon comportement à l’égard de mon serviteur, mon attitude envers mon voisin,  alors cette conscience même provoque la débâcle de la stupidité.

4 février 
L’importance grandissante de l’ego
Les structures hiérarchiques offrent à l’égo une excellente occasion de se développer. (…) Lorsque vous admettez le maître, le sauveur, le gourou, ne transposez-vous pas dans la sphère spirituelle l’attitude même qui a cours dans le monde ? (…) L’amour n’admet aucune division. (…) La séparation entre Dieu ou la réalité et vous-même vient de vous, de l’esprit qui se raccroche au connu, aux certitudes, à la sécurité. (…).  Se qui importe,  c’est de comprendre le conflit sans cesse grandissant du désir ; et cette compréhension ne vient que par la connaissance de soi et une conscience de tous les instants des mouvements du moi.

5 février
Au-delà de toute expérience


Comprendre le moi requiert énormément d’intelligence, de vigilance, de finesse d’observation, une observation qui doit être incessante pour ne point faiblir. Moi, qui suis très motivé, je veux dissoudre le moi...ce qui a pour effet de renforcer le moi.

La création n’est en aucune façon l’expérience du moi .La création a lieu lorsque le moi n’est pas.

(…) Comment le moi peut-il cesser de faire des expériences ?  La création a lieu lorsque le moi n’est pas, car elle n’est pas intellectuelle, ne procède pas de l’esprit, n’est pas une projection de l’ego ; la création est au-delà de toute expérience telle que nous la connaissons. Est-il possible à l’esprit d’être tout à fait silencieux, dans un état où il ne reconnaît pas, et donc ne fait pas d'expérience, dans un état propice à la création – et qui est le moment où l’esprit n’est pas là, où il est absent ?
Tout mouvement de l’esprit, positif ou négatif, est une expérience qui en réalité ne fait que renforcer le « moi ». L’esprit peut-il ne pas reconnaître ? Cela n’est possible que lorsqu’il y a silence absolu – mais pas un silence qui soit une expérience du « moi ».

6 février
Qu’est-ce que le "moi" ?
La soif de pouvoir, de reconnaissance sociale, d’autorité, d’ambition, et ainsi de suite, sont les différentes formes que prend le moi.

Si vous et moi en tant qu’individus (…), pouvons comprendre cet état de choses et influer sur lui, alors, je le crois, une véritable révolution aura lieu.

 (…) Si vous et moi en tant qu’individus, savons aimer, savons mettre toutes ces notions en pratique de façon authentique dans la vie quotidienne, alors la révolution qui est si essentielle verra le jour…

Vous savez ce que j’entends par « le moi » ?
J’entends par là l’idée, la mémoire, la conclusion, l'expérience, les diverses formes d'intentions, nommables et innommables, l’effort conscient d’être ou de ne pas être, les souvenirs stockés dans la mémoire de l’inconscient, les notions de race, de groupe, d'individu, de clan, bref, le moi, c'est ce tout, cet ensemble, qu'il se projette dans le plan extérieur sous forme d'action ou dans le plan spirituel sous forme de vertu ; le moi, c'est l'effort pour atteindre à tout cela...

7  février
Quand l’amour est, le moi n’est pas 
La réalité, la vérité, ne peut être reconnue, Pour que vienne la vérité, il faut que la croyance, l’expérience, la vertu, la quête de la vertu,(…) il faut que tout cela disparaisse. L’individu vertueux qui a conscience de rechercher la vertu ne peut jamais rencontrer l’ultime réalité. Ce peut être un homme bien ; ce qui est tout autre chose que d’être un homme de vérité, celui qui comprend. Pour l’homme de vérité, la vérité a déjà pris forme.


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