Dans ce monde agité, où tous s’efforcent
de trouver une paix, un bonheur, un refuge, il est important, n’est-ce pas, que
chacun de nous sache le but qu’il veut atteindre, l’objet de ses recherches. Peut-être
est-il possible de trouver une satisfaction, mais peut-on « trouver »
le bonheur ? Le bonheur est un dérivé ;
c'est le sous-produit de quelque chose. Très peu d’entre
nous connaissent la joie. Le spectacle d’un coucher de soleil, de la pleine
lune, d’un être splendide, d’un bel arbre, d’un oiseau en vol, de danseurs,
nous réjouit à peine.
En fait, rien ne nous procure la joie. La joie n'est pas une simple sensation. Elle exige un extraordinaire raffinement d'esprit, mais pas le raffinement de l'ego cherchant à amasser de plus en plus pour son propre profit.
Il nous faut comprendre cette chose extraordinaire ; sinon, la vie devient petite, mesquine, superficielle - elle se réduit à naître, à apprendre quelques petites choses, à avoir des responsabilités, à gagner de l'argent, à s'offrir quelques divertissements intellectuels -, puis à mourir.
En fait, rien ne nous procure la joie. La joie n'est pas une simple sensation. Elle exige un extraordinaire raffinement d'esprit, mais pas le raffinement de l'ego cherchant à amasser de plus en plus pour son propre profit.
Il nous faut comprendre cette chose extraordinaire ; sinon, la vie devient petite, mesquine, superficielle - elle se réduit à naître, à apprendre quelques petites choses, à avoir des responsabilités, à gagner de l'argent, à s'offrir quelques divertissements intellectuels -, puis à mourir.
Le souvenir c'est du passé, et le passé est sensation, réaction, mémoire. Le bonheur n'est pas une sensation. Les sensations cherchent toujours des satisfactions. La fin est une sensation, mais le bonheur n'est pas une fin : on ne peut pas se lancer à sa recherche. Les objets, les relations et les
idées sont impermanentes, ils s’usent ou se perdent ; nos relations ne
sont que frictions incessantes – et la mort guette ; les idées et les croyances
n’ont aucune stabilité, aucune permanence. Pour découvrir le véritable sens du bonheur, il nous faut explorer le fleuve de la connaissance de soi.
La vérité sur le bonheur viendra
si je sais écouter. Je dois savoir prêter l’oreille sur la souffrance ; si
je sais écouter la souffrance, je sais écouter le bonheur, parce que c’est cela
que je suis.
J Krishnamurti : Le livre de la méditation et de la vie
1er juillet
Bonheur contre satisfaction
Quel est le but que
poursuivent la plus part d'entre nous? Quel est notre désir le plus profond ?
(...) Nous sommes probablement presque tous à la poursuite d'une forme de
bonheur, d'une sorte de paix. Dans un monde où règne le désordre, les luttes,
les conflits, les guerres, nous voulons trouver un peu de paix dans un refuge.
(.. ) Mais est-ce le bonheur que nous cherchons ou une sorte de satisfaction
dont nous espérons tirer un bonheur ? Le bonheur et la satisfaction sont deux
choses différentes. Peut-on "chercher" le bonheur ? Le bonheur
est un dérivé ; c'est le sous-produit de quelque chose. Et avant de consacrer
nos esprits et nos cœurs à une recherche qui exige beaucoup de sincérité,
d'attention, de réflexion, de soin, nous devons savoir si c'est le bonheur que
nous voulons, ou une satisfaction.
2 juillet
La patiente exploration de la joie
(…) Nous sommes des spectateurs
que les choses amusent ou excite superficiellement, nous éprouvons une sensation
que nous appelons la joie. Mais la joie, c'est une chose bien plus profonde,
qui doit être comprise et approfondie...A mesure que nous vieillissons, même si
nous avons encore envie de jouir des choses, l'élan n'est plus le même ; nous
voulons goûter à des sensations d'un autre type : les passions, le désir, le
pouvoir, la position sociale. Ce sont des choses de la vie tout à fait
normales, même si elles restent superficielles ; il ne faut ni les condamner ni
les justifier, mais les comprendre et leur accorder leur juste place. Si vous
les condamnez comme étant des choses sans valeur, tapageuses, stupides ou antispirituelles, vous anéantissez tout le mécanisme de la vie. La joie n'est pas
une simple sensation. Elle
exige un extraordinaire raffinement d'esprit, mais pas le raffinement de l'ego
cherchant à amasser de plus en plus pour son propre profit. Un tel ego, un
homme comme celui-là ne pourra jamais comprendre cet état de joie, cette
jouissance sans jouisseur.
3 juillet
3 juillet
Il ne faut pas courir après le bonheur
Qu’est-ce d’après vous, que le « bonheur » ? Certains disent que le bonheur consiste à obtenir ce qu’on désire, Vous avez envie d’une voiture, vous l’avez, et vous êtes heureux ; (…) Ce que vous appelez le bonheur, c’est parvenir à vos fins – (…) Tant que vous désirez une chose et que vous pouvez l’obtenir, votre bonheur est parfait, vous n’êtes pas frustré, mais si vous n’arrivez pas à obtenir ce que vous voulez, alors le malheur commence. Et cela nous concerne tous. (…) Pauvres et riches veulent tous obtenir quelque chose, pour leur propre profit, celui de leur famille ou de la société ; mais en cas d’empêchement, d’obstacle, ils sont inévitablement malheureux. (…) Nous cherchons à savoir ce qu’est le bonheur, et si le bonheur est une chose dont on a conscience. Dès l’instant où l’on est conscient d’être heureux, ce n’est plus le bonheur, ne croyez-vous pas ? Il ne faut donc surtout pas courir après le bonheur : il vient spontanément. Mais si on court après il vous échappe.
Qu’est-ce d’après vous, que le « bonheur » ? Certains disent que le bonheur consiste à obtenir ce qu’on désire, Vous avez envie d’une voiture, vous l’avez, et vous êtes heureux ; (…) Ce que vous appelez le bonheur, c’est parvenir à vos fins – (…) Tant que vous désirez une chose et que vous pouvez l’obtenir, votre bonheur est parfait, vous n’êtes pas frustré, mais si vous n’arrivez pas à obtenir ce que vous voulez, alors le malheur commence. Et cela nous concerne tous. (…) Pauvres et riches veulent tous obtenir quelque chose, pour leur propre profit, celui de leur famille ou de la société ; mais en cas d’empêchement, d’obstacle, ils sont inévitablement malheureux. (…) Nous cherchons à savoir ce qu’est le bonheur, et si le bonheur est une chose dont on a conscience. Dès l’instant où l’on est conscient d’être heureux, ce n’est plus le bonheur, ne croyez-vous pas ? Il ne faut donc surtout pas courir après le bonheur : il vient spontanément. Mais si on court après il vous échappe.
4 juillet
Le bonheur n’est pas une
sensation
L’esprit ne peut jamais trouver
le bonheur. Le bonheur n’est pas une chose qu’on peut chercher et trouver, comme
la sensation. On peut trouver et retrouver la sensation, car on la perd toujours ;
mais on ne peut pas trouver le bonheur. Le souvenir du bonheur n’est qu’une sensation,
une réaction pour ou contre le présent. Ce qui n’est plus n’est pas le bonheur ;
l’expérience du bonheur qui n’est plus n'est qu’une sensation, car le souvenir, c'est le passé, et le passé est sensation. Le bonheur n'est pas une sensation...
Ce que vous connaissez est le
passé, non le présent ; et le passé est sensation, réaction, mémoire. Vous
avez le souvenir d’avoir d’été heureux ; mais le passé peut-il dire ce qu’est
le bonheur ? Il peut se rappeler, mais il ne peut pas être. (…) Le fait même
de reconnaître empêche la perception directe. (…) La conscience ne vient qu’avec
le conflit, le conflit du souvenir d’un plus. Le bonheur n’est pas le souvenir d’un
plus. (…) La pensée à tous les niveaux est la réponse de la mémoire, et ainsi
la pensée engendre invariablement le conflit.
5 juillet
Quête de l’objet, clé du bonheur ?
Nous cherchons le bonheur dans
les objets, les relations, les idées. Et ainsi ce sont les objets, les
relations, les idées qui passent au premier plan – et non le bonheur. (…)
Peut-on trouver le bonheur par l’intermédiaire d’un moyen quelconque, d’un objet quelconque, façonné
par la main ou l’esprit ? Les
objets, les relations et les idées sont impermanentes, ils s’usent ou se
perdent ; nos relations ne sont que frictions incessantes. (…) Ainsi, pour
nous, la souffrance devient un problème, la vaincre en devient un second. Pour
découvrir le véritable sens du bonheur, il nous faut explorer le fleuve de la
connaissance de soi. Mais la connaissance de soi n’est pas une fin en soi. Un
fleuve a-t-il réellement une source ? C’est chaque goutte d’eau du début à
la fin qui fait le fleuve. C’est une erreur de s’imaginer qu’on va rencontrer
le bonheur à la source. La rencontre se fait au point où vous vous trouvez sur
le fleuve de la connaissance de soi.
6 juillet
Un bonheur sans aucun lien avec l’esprit
Nous pouvons glisser d’un
raffinement à un autre, d’une jouissance à une autre, d’une subtilité à une
autre, mais au centre de tout cela, il y a le « moi » - le « moi »
qui prend son plaisir, qui veut plus de bonheur, le « moi » qui
cherche le bonheur, qui attend, le désire ardemment, le « moi »
qui lutte, le « moi » qui devient le plus en plus raffiné, mais n’a
jamais envie d’arriver à son terme. Or c'est seulement lorsque le « moi »
sous toutes ses formes subtiles cesse d’exister que survient un état de
félicité dont la quête est impossible, une extase, une joie véritable, dénuée
de toute souffrance, de toute corruption…
Si nous pouvons comprendre le
processus de la vie, sans condamner, sans dire que c’est bien ou mal, alors, je
le pense, survient un bonheur créatif qui n’appartient ni à « vous »
ni à « moi » Ce bonheur créatif est comme le soleil. (…) Quand l’esprit
est capable d’aller au-delà, est alors un bonheur sans aucun lien avec l’esprit.
7 juillet
7 juillet
Comprendre la souffrance
Pourquoi la question : « Qu’est-ce
que le bonheur ? » Est-ce la bonne façon d’aborder la question ? (…)
Nous ne sommes pas heureux. Si nous l’étions, le monde où nous vivons serait
tout différent ; notre civilisation, notre culture seraient totalement,
radicalement différentes. (…) Nous sommes malheureux, même si nous avons des
connaissances, de l’argent, de l’expérience. Nous sommes des êtres malheureux,
souffrants, et parce que nous souffrons, nous voulons le bonheur, et nous nous
laissons mener par ceux qui nous promettent le bonheur – social, économique, ou
spirituel…
A quoi bon savoir si le bonheur
existe, alors que je souffre ? Suis – je capable de comprendre la
souffrance ? C’est cela, le problème – et non de trouver la recette du
bonheur. Je suis heureux quand je ne souffre pas, mais dès l’instant où j’en ai conscience,
ce n’est plus le bonheur… Il me faut donc comprendre ce qu’est la souffrance. (…)
Ne dois–je pas alors, pour pouvoir
comprendre la souffrance, ne faire qu’un avec elle, ne pas la rejeter, ni la
justifier, ni la condamner, ni la comparer, mais rester en sa présence et la
comprendre ?
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